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Sunday, July 14, 2013


 LETTRE DU GLOBE

                                                           Cher lecteur,
Ce destroyer britannique, le HMS Cavalier
 etait charge d'evacuer au 8 mai 1963 les 200
ressortissants anglais vivant en Haiti


Il y a cinquante ans, la république d’Haïti gouvernée alors par le président François Duvalier faisait face sur terre et sur mer à une double menace venant de Santo Domingo d’une part et de l’autre de la flotte amphibie Atlantique. En ce printemps  d’avril  qui semblait depuis 1915 sonner le glas des indépendances haïtiennes, comment Duvalier et Haïti ont pu échapper à la catastrophe est encore matière à controverse. Profitant des tueries du 26 avril 1963, jour de l’attentat perpétré contre les enfants du président et indignée de la violation du principe d’extraterritorialité en diplomatie, la chancellerie dominicaine ordonna  à Duvalier de retirer ses troupes de l’enceinte de l’ambassade et de présenter des excuses au peuple dominicain. Le   chancelier  haïtien Rêne Chalmers répondit par la rupture des relations diplomatiques avec le gouvernement de Juan Bosch. La  guerre paraissait inévitable avec un Bosch agressif du moins en paroles. C’est au fort de ces démêlés que le président  américain John F. Kennedy envoya  dans les eaux haïtiennes une véritable armada appuyée par le H.M.S. Cavalier britannique, intimant à F. Duvalier l’ordre de quitter le pouvoir  au 15 mai 1963. Coincé dans son palais tout blanc et  peu sûr de sa garde prétorienne, François manœuvra si bien que en juin 1963, Kennedy rappelait ses destroyers et son porte –avions connu sous le nom de Boxer (C’est entre autres ce porte- avions qui en 1965 débarquait des troupes a Santo Domingo en pleine guerre civile). Haïti s’en tirait à peu de frais, mais le 26 avril reste une journée encore discutable dans notre histoire et alimentera une opposition qui en 1994 accueillera a bras ouverts les marines du général Shelton. Trente ans auparavant, 1963, même dans les flammes et dans le sang, Haiti avait  encore des couleurs épiques, ce qui à l’échelle de l’histoire continue de façonner encore le psyché haïtien.

Voici dans sa totalité une version moins partisane du  printemps 1963.



Prochainement : Il y a 50 ans, L'armada mouillait au large.

Frantz Bataille,
North Miami, avril 2013