globeadventureshorizons


Saturday, July 20, 2013

PRAYER & TECHNOLOGY


TWO WORLDS



         HARLEY DAVIDSON AND THE VIRGIN WORSHIPPERS


Magnificat

AVE MARIA













           






Remember Harley Davidson is 100-year-old










HARLEY DAVIDSON







while worshiping the virgin,
keep in mind she is extra temporal...
Believe or not
THIS  HAITIAN WORSHIPER WEARS
  THE VIRGIN  BLUE 

LES DERNIERS AFRICAINS (2EME PARTIE)


Les Tambours de la Forêt Malienne

Enfant, il nous était impossible de résister aux rythmes des tambours. L’effet persiste encore. je devais au fil du temps comprendre ce que c’était un tambour.

Je ne sais s’il existe une liaison entre le tambour et le milieu géographique, disons le milieu tout court. Je sais tout au plus que le battement du tambour déclenche une sorte d’harmonie sauvage qui banalise le reste. Le tambour tout au moins excite, et cette excitation est de nature biologique. C’est une fois la chanteuse Carole Demesmin qui à mon sens a le mieux expliqué ce que c’est un tambour.

Avec une conviction telle qu’il en existe très peu dans ce genre de débats, Mme Demesmin a commencé par dire que les trois règnes se trouvent condensés dans le tambour : le règne végétal, le règne minéral et le règne animal. L’arbre dans lequel on creuse le tronc de l’instrument renvoie au règne végétal, c'est-à-dire aux forces telluriques de la terre, considérée comme la mère, la   Gaia des grecs. Le règne animal renvoie à la peau de la bête sacrifiée, le plus souvent un cabri, explique Mme Demesmin. Le règne minéral, c’est l’effet de la température et des rayons solaires qui font sécher le sang et les autres liquides tirés de  l’animal. Dans l’ancienne Haïti, le lakou, né de l’éclatement de l’habitation coloniale, constituait le microcosme familial entendu dans un sens horizontal, donc élargi. Préparer un tambour dans un tel milieu, c’est lier la famille de manière directe à ce qu’on appelle le démembré, une sorte de temple créé autour des liens du sang.
Marie Lourdes D…qu’on appelait parfois Mounou, avec une résonnance africaine, m’expliquera comment le tambour Assotor représentait la caisse de résonnance familiale et biologique pour ainsi dire. Je ne sais si le sacrifice du Tambour Assotor de Jacques Roumain impliquait le geste rituel de frapper à certaines occasions d’une tige de bois, une baguette en somme,  ce tambour comme pour réveiller les forces biologiques latentes, « l’élan vital bergsonien ». Mounou m’a confié que chacun des membres de la famille élargie bien entendu était tenue  d’accomplir ce geste qui scellait son appartenance et sa soumission aux esprits protecteurs de cette famille. Ainsi, les liens du sang se renforçaient-t-ils d’autant que  ce rite impliquait un appel é l’énergie des terres vivantes.

Un diplomate africain des Nations Unies devait affirmer que le rôle du tambour consistait à appeler l’énergie sous différentes formes et que cette énergie n’était autre que Dieu. Le tambour aurait ainsi une fonction supérieure, et c’est pourquoi dans le panthéon vaudou une place de choix est faite au tambour. Il est dit d’ailleurs que certains tambourineurs se trouvent aux bords de la transe et même possédés lorsqu’il s’agit de jouer et de manipuler ces instruments.

Cela dit, le tambour a aussi des foncions plus prosaïques. C’est également un instrument de communication. L'activiste jacmelien Fequiere Pierre, qui s’est battu en Afrique pour l’indépendance de la Gambie, raconte qu’en entendant le déroulement d’un rythme dans le pays profond jacmélien, sa grand’ mère s’ecria : Yo pran oun vole. Le tambour sert aussi annoncer un décès ou une invitation à un rassemblement. Il annonçait au temps des guerres de l’indépendance haïtienne le mouvement des troupes indigènes ou celui de l’ennemi. Au fond de l’Afrique de l’Ouest,   dans la foret malienne ou chez les pygmées, c’est un instrument de loisir, un membranophone dont les vibrations défient le stress non sans combattre  la dépression nerveuse.

Fond des Nègres, dans l’arrondissement des Nippes, l’arpenteur Fernand M… ne dit pas autre chose. « . Au bord de la déprime, et incapable de contrôler une tension instable, raconte l’agronome, je  fis battre le tambour pendant 22 jours et tuer deux taureaux. Maintenant, je me sens mieux, conclut-il » Il avait perdu du poids et paraissait de bonne humeur avec une bonne mine.

En fait, l’effet tambour reste dans sa totalité  à découvrir, notamment ses fonctions thérapeutiques. Cependant, chose étrange, Pauline Bonaparte Leclerc avait une peur bleue des tambours qui troublaient  ses nuits a L'ile de  la Tortue.

Prochainement : Les P'tits matins caraibes