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Saturday, November 23, 2013

JFK : 1963-2013


L’Automne De Tous Les Requiem


par Dr Frantz Bataille, 


ancien directeur du Petit Samedi Soir

1                         L’automne 1963  fut triste à la Maison Blanche, écrivit dans ses Mille jours de JFK, l’historien Arthur M. Jr Schlelinger, peu de jours après Dallas. Mais, bien avant l’automne, le  fatidique compte à rebours avait déjà commencé.

D’abord en Haïti. JFK avait bien sur rappelé sa flotte des eaux territoriales haïtiennes, à l’instigation du General de  Gaulle qui, deux ans auparavant, à la fin du printemps 1961, l’avait royalement reçu lui et sa ravissante femme Jackie B. Kennedy à l’Elysée. En mai 1963, JFK avait presque intimé l’ordre à François Duvalier de vider les lieux. Ce dernier avait tenu tète. La presse américaine déjà  tiède sur la politique caraïbe,  Le NY Times avait non sans ironie opposé la magie noire de Duvalier à la magie rouge castriste. En pleine guerre froide, ces métaphores du NY Times valaient ce qu’elles valaient, laissant planer très peu de doute sur les réels dangers que courrait le back yard américain. Duvalier s’en tirait donc à bon compte et à peu de frais.  Il avait même pris sur lui l’initiative de se défaire de Raymond Thurston, le maladroit représentant des USA.

C’était déjà l’été, un été qui promettait d’être plus chaud qu’il ne fallait. Surprise de l’histoire, la question noire, toute pâle qu’elle fût dans la vision de la Nouvelle Frontière, thème cher au successeur de Dwight Eisenhower, allait néanmoins  devenir le talon d’Achille d’une Amérique avide de renouveau et d’idéaux. Le 22 août, un jeune pasteur noir, Martin L. King jr organisait sa marche sur Washington. Ce jour-là, en présence d’un fleuve humain qui continuait de couler, malgré les chevauchées nocturnes du KKK et les flammes qui léchaient les forets  de l’Alabama, le « I have a dream » du pasteur annonçait comme la fin d’une ère et l’avènement d’une autre. Sur fond de non violence, le pasteur croyait que les droits civiques d’une Amérique démocratique ne pouvaient plus attendre. Le recevant peu de temps après ces paroles, JFK répéta en souriant   le leitmotiv «  I have a dream…I have a dream ».


L’automne Dominicain

                L’Amérique en avait assez déjà chez elle ; ses aventures haïtiennes et caraïbes ne pouvaient être que secondaires, malgré le péril cubain. Héritant d’un dossier qui était bien celui d’Eisenhower, Kennedy avait montré une certaine hésitation à franchir le  Rubicon, ce qui lui avait valu bien des critiques, lors de l’affaire de la Baie Des Cochons. Mais, en août 1963, la question noire et des problèmes intimes pesaient autrement sur les épaules du jeune président. Le 2 août, un nouveau né Patrick Bouvier Kennedy n’avait survécu que deux jours, au grand désespoir de  sa femme Jackie. On vit aussi le président s’éponger les yeux. Mme Kennedy n’en pouvait plus d’autant qu’on prêtait bien des aventures extra conjugales à son mari. Un mémorialiste raconte que de ce chagrin intime, date la fin de ces faux pas  de notre «  presidential wominizer ».

Jackie Kennedy alla pleurer son deuil, en pleine méditerranée, à l’invitation d’un fameux amateur qui s’appelait Aristote Onassis. Il était riche ; il aimait le risque ; il était grec.

En vain, JFK s’était-il opposé à cette escapade.

La mer, encore moins la Méditerranée, livrera-t-elle un jour ses secrets. On rapporte que, furieux de cette croisière sur la Mer Egée, le président rongea son frein. Il envisagea même le pire. Lequel ? On l’ignore, quoi qu’en disent les mauvaises langues. Mais, le président n’eut pas le temps de trop y penser. Les hommes d’état ne s’appartiennent pas. Mme Kennedy pleurait encore son nouveau né que la politique  revenait à l’agenda. La Caraïbe en plein mare nostrum américain menaçait de s’agiter chez Juan Bosch . Il n’en fallut pas  plus pour que JFK demanda à son ambassadeur John Bowles Martin de remettre les pendules à l’heure. Ce qu’il fit avec l’église catholique, le colonel ‘Wessin y Wessin et les milieux d’affaire dominicains. C’était le dimanche 25 septembre 1963.

En Haïti, le dos vouté, F. Duvalier se contenta de sourire, en montrant une dent en or qu’il avait du côté gauche de  la mandibule inférieure.

L’automne dominicain n’allait pas clore le chapitre de cette politique dite de nouvelle frontière. En Asie du Sud Est, au Sud Vietnam, la présence américaine obéissait aux aléas et aux tours de valse d’un  Nord dans les bras d’une  Chine qui déjà  se réveillait. Les dominos du     ministre de la défense  Robert  McNamara que JFK considérait comme le « star of his staff» menaçaient de se succéder en se ressemblant. JFK se trouvait contraint de ne plus faire dans la dentelle. Le 2 novembre de l’année 63  finissant,  le président du Sud Vietnam Diem rendait le dernier soupir abattu et enterré non loin de la résidence du diplomate américain en poste a Saigon
           
            50 years of guns

                    Sur ces entrefaites, malgré sa fermeté lors de la crise des Missiles (1962)  et le soutien du sous continent américain, les faucons déjà si hostiles lors de l’équipée de la baie des cochons, JFK se heurtait  presque sans le savoir à la maffia italienne à laquelle son frère bobby enlevait le sommeil. Le président s’en inquiétait  lui-même.  Vers la fin de novembre, JFK montrait des signes de rapprochement avec Fidel Castro, au point qu’il avait demandé à Jean Daniel  du Nouvel Observateur de le voir à son retour de Cuba. Jean Daniel apprendra à la Havane en compagnie de Fidel la tragédie de Dallas.  Mais, c’est surtout les mots du général Douglas Marc Arthur qui résonnent encore comme un avertissement à l’occupant de la maison Blanche. C’était en avril 1961, aux lendemains de l’échec de l’invasion de Cuba. Douglas aurait déclaré  à Kennedy selon M.Theodore Sorenson de son cabinet privé, ‘The chickens are coming home to roost, and you happen to have just moved into the chicken house.’"

  
Paysage d'automne
Ainsi, beauté et légendes sur la Méditerranée, tragédies, deuil intime, mésaventures caraïbes, le sang de Diem, dans un Vietnam appelé à se forger une identité dans la jungle, complexe militaro- industriel que dénonçait un Eisenhower sortant, tout cela servira de toile de fond a ces « 50 years of guns » dont l’épisode de Dallas, Texas reste le plus retentissant  de toute l’histoire.




           
 Hyde Park, Mass
23 Novembr 2013


Bibliography

A Thousand Days: John F. Kennedy in the White House,
Arthur M. Schlesinger Jr
Boston:Houghton Mifflin Company, 1965


In George Bush: The Unauthorized Biography, authors Webster Tarpley and Anton Chaitkin say that, in 1961, MacArthur warned President Kennedy of a plot to destroy him: .... Kennedy met MacArthur in...April, 1961, after the Bay of Pigs. According to Kennedy aide Theodore Sorenson, MacArthur told Kennedy, ‘The chickens are coming home to roost, and you happen to have just moved into the chicken house.’"




PHOTOS D'ARCHIVES

Le cortege presidentiel

A l'arriere, le couple presidentiel et au siege avant,
 le gouverneur du Texas et Mme John Cornally
Le vice-president Lyndon b. Johnson,
 pretant serment a bord de Air Force One