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Sunday, June 29, 2014

ARCO : UN PARI ECOLOGIQUE D'URBANISATION


ASSOCIATION POUR LE RELEVEMENT
 DES CITES OUVRIERES
(ARCO)



LA NOSTALGIE PEUT ELLE ENCORE  INVENTER LE FUTUR?

par  Dr Frantz Bataille








O
n sait peu de choses de l'évolution des Cites Magloire et encore moins  de l’histoire des ces régions arides qui  ont vu surgir ces agglomérations auxquelles le Président Magloire a voulu attacher son nom. Aujourd'hui, même lorsqu'ils en parlent, les moins de 50 ans  qui forment l'ARCO se soucient très peu de l’histoire de ces terres qui touchent à celles de Caradeux.

Bien avant 1954,année qui sonna le glas de son gouvernement, Paul Magloire, ce colonel que les américains se sont plus a designer sous l'appellation sympathique de Black Colonel, a tenu a poursuivre le rêve d'Estime. On raconte une fois, que descendant en voiture la pente qui longe les terres de Willy Lamote et celles des habitations Chateaublond et Caradeux, le président Estime a eu une brusque vision. "Ces immensités formeraient  bien le cadre d'un grand village détaché de Pt-au-P", soupira-t-il. Une voie d’accès, l'autoroute de Delmas ferait bien l'affaire avec un coup d'oeil sur la mer, pareil a celui qu'offre l' hotel Montana. Imagine les familles hattiennes en train de découvrir de leur bacon ce golfe, et cette baie parmi les plus belles du monde; même La baie de Naples ne pourrait soutenir la comparaison. Estime rêvait encore quand le 10 mai 1950, il se retira du pouvoir pour aller méditer sur la vanité des choses humaines.
C'est Magloire qui fera poindre ce rêve a la verite  d'inspiration socialiste . Estimé était quand même un visionnaire.

LA VALSE DES ANNEES 50

Les CITES MAGLOIRE DESTINEES a   loger les classes moyennes montantes et a agrandir  vers le nord la capitale de Pt-au-Prince vont démarrer déjà dans ce Bois St Martin datant de la colonie de St Domingue. Aujourd'hui, des taudis et batisses informes se bousculent dans cette aire, espèce de Plateau qui découvre à la fois le Bel Air et la basse ville. Le Bois St Martin faisait vers 1750 une sorte de couloir qui menait à Caradeux. Le Bel Air  a toujours été attire par les fetes et les célébrations sanglantes de Caradeux duquel partait une pluie de feux d'artifices. Il a fallu attendre 1915 pour voir  les Cacos de  Charlemagne  marcher sur la machine gun des marines. Plus tard,  en 1937, sous Vincent, un officier du nom de Perard mourra, fusille a St Martin, sans révéler ses liens avec la conspiration Calixte. Le reste, c'est de l'histoire connue. Tous les présidents haïtiens depuis Estime et Lescot, savent que leur chute à quelque chose  voir avec l'aviation à Bowen Field et la fuite en direction du quai. Au 19 eme siècle. 

Mais, une telle histoire, toute mouvementée qu'elle fut, ne put enlever  sa .touche d'innocence a l’ensemble des cites Magloire . C’était l’epoque ou chaque dimanche Patti Page chantait son fameux Tennesse Waltz.

NEIGES D'ANTAN

A l'epoque, les Cites,  les premiere et deuxieme , etaient si tranquilles  en fin  et en debut de semaine que seuls, les "joudas" ecartaient les rideaux et les persiennes pour voir passer un visiteur ou une tap-tap qui craignait de reveiller les " bourgeois occupes a faire une interminable sieste.  La nuit venue, des lampadaires eclairaient mal les rues de ces quartiers qui font songer a quelque petite ville europeene. Les gens semblaient tenir a ce rythme de vie. Aujourd'hui encore, les Mordant sont prets a chasser les intrus qui se melent d'enlaidir leur porte d'entree, assis devant un "laye"d' articles de fortune. Arthur Auguste,le trouble fete des annees 70 s'est assagi, les Ambassadeurs, son mini jazz entamant une retraite qui s'impose. Mais Pascal Albert a fait une demonstration de ses talents au restaurant dansant de Che Mireille, Long Island ou  ARCO tenait son festival annuel  au milieu d'un parterre de  jeunes femmes deja epaissies par l'age...oh, les neiges d'antan!  N'empeche que l'esprit des Cites perdure. Ronald St Louis et ses collegues veulent moderniser l'espace en sauvant un peu de cette grace perdue, telle qu'on la connaissait a la fin des annees 60 et 70...

L'ARCO pourra -t-elle  tenir un tel pari? 

A un moment ou l'on parle d'economie verte, les Cites Magloire sont menacees d'un desastre ecologique lie a l'expansion demographique. La diaspora de ces cites a de nombreuses ressources humaines surtout, mais la volonte et un programme d'amenagement du territoire semblent etre les seules alternatives encore viables. Les cites souffrent du mal haitien, lequel consiste a detruire l'architecture historique de base pour innover a la va vite et sans respect pour le cadre de vie. 

M. Ronald St Louis, le secretaire general  et l'un des membres fondateurs, M.  Alix Michel  alias  Frerot Nicanor ont un long chemin a parcourir pour sauver l'ame des cites Magloire.

(A suivre)
Prochainement :  Les grandes figures des Cites Ouvrieres

St Albans, NY 
3 juillet 2014


Le Groupe ARCO comprend:

President : Edris L. Jacques
Vice-president: Darlande Raymond
Secretaire general : Ronald St Louis
Membres:
Sandra Pintro
Jn R. Pintro
Henri R. Medard
Fritz Micourt
Martine L. Geneus
Frankline Mathieu
Gary Philoxy
Ernst Floreal
Fafaille et Mona P. Louis
Alix Michel ( Frerot)
Carline Williamson
Yvrose Heriveaux
Dr Yvan Mardi
Etc...








Saturday, June 28, 2014

LA PAGE DE FB.... LA DERNIERE VAGUE ( Dr Frantz Bataille)

L
orsque j’étais enfant, malgré un environnement  des plus heureux, il m’arrivait souvent de  me demander pourquoi les haïtiens, mes compatriotes n’étaient pas touches eux aussi par le progrès.  Pourquoi, passé le chant et la danse lies a des rites de passage, il y avait comme un sentiment généralise d’impuissance et de

LEDA, LA FECONDATION
fatalité. On me dira plus tard que l’esclavage et  l’histoire, telle qu’elle s’est déroulée  interdisaient l’accès au bonheur. A l’époque, être heureux se confondait et se confond encore avec la richesse matérielle, comme le montraient les images d’évasion qui abondaient dans les magazines des années 60. Devenu adulte, je me laissais dire que cette malédiction de l’histoire haïtienne nous rendait imperméable a ce qu’on appelle le confort et tout ce qui en découlait ; famille stable, facilites économiques et mondanités. Comme j’avais été des mon jeune âge séduit par  le mode de vie en cours sur  nos terres profondes, je notais sur ces terres la toute la détresse qui se rattachait au passe, a l’histoire. Il  est difficile de gouter aux fêtes de la vie, concluais-je, quand tant de sang avait coule et tant de vies fauchées. Les dieux pour  lesquels nous dansions et chantions et tuions même  n’étaient pas  ceux la qui créaient le bonheur. Autrement dit, il existait bel et bien une malédiction haïtienne qui fermait ce peuple à l’ avenir.

Il y avait donc quelque part un déficit d’humanité, on dira plus tard de savoir et de savoir technique, et l’on comprend bien pourquoi à force de piétiner, l’histoire tuait le futur en se répétant. Longtemps âpres, notamment dans la seconde moitie du 20 eme siècle, l’expansion des sectes évangéliques soudées pour la plupart aux missions chrétiennes des églises reformées basées aux USA justifiait a contrario l’infertilité des religions animistes fondamentalement attachées à notre histoire. Rien ne pouvait sortir de ce dynamisme stérile du panthéon vaudou. Nos dieux ne semblaient point être ceux du bonheur, parce qu’ils n’étaient pas ceux qui pouvaient féconder le futur comme l’œuf de Léda.

Alors, pour un   tel monde qui n’avait aucun lendemain, je tirais comme bien d’autres avant moi la douloureuse conclusion que nos terres profondes et secrètes évoluaient sous le signe d’une inavouable fatalité. Quel visage donner désormais à l’histoire et au temps des hommes ? Les hommes meurent, et ils ne sont pas heureux, s’écriait une fois Albert Camus. Si l’on voulait changer le cours des choses, il fallait choisir dans  le panthéon de Michel Ange ou de la Reforme, des dieux plus cléments, plus soucieux de la condition humaine, animes d’un dynamisme qui répondit une fois a l’attente des conquérants sillonnant les mers phosphorescentes de JM de Heredia. Ces dieux vinrent, mais ce qu’ils apportaient n’allaient que répondre à l’appétit des aventuriers impatients de trouver une excuse à la barbarie et a leur soif de sang.  Il éteint loin d’être les dieux que nous attendions.

Mais, on continue encore à dire qu’Haïti devait ce qu’elle était à l’esclavage et aux atavismes. 

Vers quoi donc se tourner aujourd'hui que les vieilles generations evacuent la scene combien turbulente de l'histoire, ou donc porter le regard d'entre  ces quatres vagues qui surent former la matrice de la nation? Il y a eu entre autres la vague blanche,  puis la vague mulatre, ensuite la vague noire et enfin la vague humaine. Qui dira un jour d'entre ces quatres laquelle sut vraiment repondre aux pulsions profondes de la terre et des hommes?

Telle est  peut etre la question. 

Queens, NY
28 juin 2014



Thursday, June 26, 2014

BRYANT PARK, NY NY ON SUNDAY AFTERNOON JUNE 21, 14

FAMILIES AND FRIENDS GATHERING AT BRYAN PARK

PHOTO SENSITIVE LILIES OPEN AT SUNSET. SOME PEOPLE
STOP BY TO WATCH

TOM BARLOW
THANKS , TOM

TOM'S PAINTINGS
WWW.TOMBARLOW,NET
STUDIO: 718-726-1058
tombarlow1@aol.com

THERE IS SOME DAYLIGHT LEFT, BUT THE
TWILIGHT IS NEARING...

Wednesday, June 25, 2014

JOYEUX NOEL 1914-2014

C'ETAIT BIEN
LA LECON DES TRANCHEES 

 Par  Dr. Frantz  Bataille

 J'imagine bien des jeunes, des adolescents donnant leur vie pour des causes mal definies dans cette Europe qui n'a pas su panser ses blessures ni enterrer, au nom de cette jeunesse, la hache de guerre nee des conflits de frontieres et de rancunes longtemps ruminees.  Depuis 1871, la guerre a conduit a la guerre. Meme apres le traite de Versailles,de 1919, les semences d'une autre guerre vont encore alimenter l'eternel conflit franco-allemand. En attendant, il y a  un siecle, au moment ou Alain Fournier tombait sans avoir connu de son vivant le succes de son unique roman, Le Grand Meaulnes, les soldats retranches dans ces abris a demi souterrains qu'on appelera les Tranchees, surent observer une halte pour celebrer la Noel au nom du renouveau et de ces rites de passage datant des druides de Chateaubriand. 

Joyeux Noel montre bel et bien l'absurdite de la guerre.  Ceux qui s'entretuent ont -ils toujours raison de le faire?

St Albans, NY 11412



Tuesday, June 24, 2014

LA PRIERE DU CONQUERANT : ALLONS Z 'ENFANTS





....ALLONS Z'ENFANTS

Là où  il y a un horizon,
Il y a un ciel...
Là  où il y a un ciel,
Il y a une étoile...
Là où  il y a une étoile,
Il y a de la lumière....
Et la  lumière, c’est la vie…                       Donc, ... Allons z’enfants


                                                                                                               
                                                                                                                                             

                 
                                  
………CHERCHE TOUJOURS EN TOI 
            CE QUI TE RESTE DE LUMIERE
           C’EST SEULEMENT A CE PRIX 
          TU DEVIENDRAS UNE ETOILE……

Frantz bataille, MD 

St Albans,NY
24 Juin 2014





Friday, June 20, 2014

PUBLIC RELATIONS SERVICE AFRICA EQUATOIRAL GUINEA




EQUATORIAL GUINEA ON THE MOVE


Equatorial Guinean  Flag




Never had  Africa been at  a turning point  like  it is in Equatorial Guinea.
Almost twelve years ago, farming, fishing and forestry had been predominating in the making of a living for the two thirds of the population of this former Spanish colony located in the sub-Saharan Africa Nowadays, compared to what Equatorial Guinea used to be, it seems that a Cinderella-like fairy tale had occurred to the half million of  people  which are scattered in the islands off Malabo and the continent. Believe or not,  this tiny country of Central Africa had now the higher per capita income, once in the mid 90s, oil extraction had been removing it from African Middle ages.

Now, a good part of the population rely on ‘Western standards  for mobile communication  in which the Orange group predominates.  Landline is no longer a luxury since N. Obiang seized power in 1979. Although critized for  dictatorship,  the Guinean president  is backed by American groups and institutions such as  the Sullivan Foundation and   the likes. Recently, public figures and international organizations namely USIS and World Bank head Mr. Paul Wollowitz had agreed to participate at a reward ceremony for even the controversial head of state.

Things were going bad when in 1979 Obiang came to power.  A microscome entity, given its size, Equatorial Guinea became wealthy overnight.  Today its per capita income  range the …, allowing the president to envision the so-called Horizon 2020 for a better life to his people.  Housing, road infrastructure and tourism are on the rise. A paradise for fortune seekers coming from UK, Spain, Morroco and France, let alone the US, Equatorial Guinea had left a lot behind, but from a macro perspective,  an African miracle is underway beyond  the Sub- Saharan  sands. It was said that “the discovery of large  oil reserves in 1996 and its subsequent exploitation have contributed to a dramatic increase in government revenue. As of 2004, Equatorial Guinea is the third-largest oil producer in Sub –Saharan Africa. Its oil production has risen to 360,000 barrels per day (57,000 m3/d), up from 220,000 only two years earlier”. Equatorial Guinea was labeled the “emirate or the Dubai of Africa.” Furthermore, “under Obiang, the basic infrastructure of Equatorial Guinea has improved. Asphalt now covers more than 80% of the national roads and ports and airports are being built by Chinese, Moroccan and French contractors across much of the country”

From another point of view, Equatorial Guinea is also the rainbow of Central Africa. Located at a very cross roads, and being part insular and part mainland, Equatorial Guinea seems to be a place dedicated to the mixing of nationalities and races. What actually determines an open policy. Equatorial Guinea gathers “settlers of other nationalities, including British, French and Germans. There is also a group of Israelis, and Moroccans. After independence, thousands of Equatorial Guineans  started moving back and forth not only through the Black continent but also overseas, because of the dictatorship of  Francisco M.  Nguema . Some Equatorial Guinean communities are also to be found in Latin America, the United States, Portugal, and France. OIl extraction has contributed to a doubling of the population in Malabo.” Put simply, the velocity of exchanges and trade could explain this kind of the country for openness, at the core of the business sector.
Even though rumors of corruption persist and permeate public opinion in the European Shenghen  space or  in America, Equatorial Guinea is facing a bright future. That’s what concludes Mr  Emmanuel Marsigny,  the young lawyer of Obiang family   by claiming straightly “ the economic picture in Equatorial Guinea had brightened, with the country now enjoying “double-digit growth.”
That’s not so bad, that’s enough for a lot of hearts to miss a beat.




GLOBE HORIZONS GROUP  PUBLIC  RELATIONS SERVICES





Monday, June 9, 2014

TWILIGHT ON HUDSON

1-10-2008

PEOPLE & RACES IN AMERICA

Ernst Racine- Ernst Racine has an impressive background.  He was a very successful professional soccer player.  In fact at one point Ernst and the legendary Pele were team mates on the Cosmos Team. To this day Ernst is a superstar among many in his native Haiti and to those who follow "football". Ernst then went into finance and is now a personal tennis coach for the monied set in Bergen and Westchester Counties. Ernst is also a hub and has connections with the owners Empire Steak Houses in the NYC and a connection with the Crown Hotel chain.  He is a man who can get things done by going to those who greenlight and write the checks.

PEOPLE & RACES IN AMERICA

DOMINICANS MAKING A LIVING

WASHINGTON HEIGHTS COCONUTS
NY


Tuesday, June 3, 2014

GLOBE TROTTING : CUBA DANCES AGAIN

OLD HAVANA

WATCH THE SUNSET WITH ROBERTO MALFATTI



Roberto Malfatti,
Creative Photography
Employeur actuel : Independente résidence : Livorno, LI,

“To see a world in a grain of sand, and a heaven in a wild flower, hold infinity in the palm of your hand, and eternity in an hour.” William Blake


My name is Roberto Malfatti. I am an italian nature photographer and creative. Please, click here to see my recent photos. They are not classified by topic or quality level, simply are displayed in chronological order. Many of them got more than 1,000,000 and also more than 5,000,000 views, on Google. I intend to set up a selection of my best photos in the future.





Monday, June 2, 2014

ITE MISSA EST; MAIS, PARIS VAUDRA TOUJOURS UNE MESSE


PARIS VAUDRA TOUJOURS UNE MESSE

par Frantz Bataille, 
ancien directeur du Petit Samedi Soir



Juin 1963

Ce sera le dernier été pour John F. Kennedy.
Croix de feu bon teint, De Catalogne est un monarchiste qui ne jure que par Charles Maurras, son maitre à penser. La lettre a de Gaulle est un hymne a l’héritage latin qui célèbre en même temps le champion des décolonisations africaines.  De Ca, comme le surnomme Duvalier, fait jouer ses contacts au Quai d’Orsay. De Gaulle se montre sensible à la cause noire. Il dépêche en conséquence son lymphatique ministre des Affaires Etrangères, Courve de Murville a Washington. Le White House le reçoit le 25 mai,  a 11 H. AM, soit plus  8 jours après la date d’expiration de l’ultimatum JFK à Duvalier fixe au 15 mai 1963. L’ambassadeur de France Herve  Alphand accompagne le ministre.

« Welcome » salua le jeune président américain, comme de Murville franchissait le seuil du bureau ovale. A brule pourpoint, il engagea le dialogue.

-Comment les choses se passent chez  vous, M. Le ministre.

-On n’a pas à se plaindre, enchaina de Murville. Il y a une expansion économique. La seule chose à redouter, c’est l’inflation, ajouta le diplomate.

 Ce n’étaient que généralités et fair play diplomatique bien à propos en cette fin de printemps en Amérique. Le president passa  tout de suite a l’essentiel en soulignant la question du Laos et du Vietnam, non sans un appel du pied au Moyen Orient. Puis, sans trop tarder, il  en vint  comme de manière impromptue au dossier de l’heure  en demandant à l’émissaire de de Gaulle comment il voyait la situation en Haïti.

Mai 1963
 Le Boxer, Porte Avions, dans les eaux territoriales haitiennes


Pas d’autre Cuba…

« Nous avons une communauté de plus de 800 français en Haïti » rappela le ministre à l’attention du président américain, propos qui renforcent l’orientation de la politique africaine de de Gaulle. « L’Afrique est d’ailleurs une région en pleine exultation d’autant que nous avons fini par aboutir a un accord avec la Guinée de Sékou Toure » avait souligné le ministre tout au début  de cet entretien si éloquent par ses silences.  JFK parut même agressif et curieux, venant même à mentionner la lettre de Duvalier à de Gaulle. Ce n’est que coïncidence, répondit le ministre qui arrivait à Washington peu après la lettre responsive du Général. En tout cas, conclut Kennedy, nous ne sommes pas prêts à tolérer, dans la Caraïbe, un autre régime pro-castriste. Nous interviendrons si tel est le cas.

Dans le doute, le sage s’abstient, disent encore les Latins.  De  la Baie des cochons a la crise haitiano-dominicaine de 1963, JFK sut montrer de l’hésitation ou de la prudence, au gran dam des faucons. Un autre Cuba restait  une possibilite, concluaient presque d’une seule voix les notes des diplomates et  celles des services secrets, expérience que. Kennedy n’était pas du tout prêt à renouveler. Autant pratiquer la politique du wait and see.
Quant a la flotte Amphibie Atlantique, elle  avait déjà recule des mers haïtiennes  depuis le 23 mai, comme avec les vagues qui l’avaient emmenée 

  Magie noire vs Magie Rouge

François Duvalier était alors d’une subtilité sans pareil et montait comme un flair animal à jouer ce jeu d’échec. Son émissaire européen Gérard de Catalogne s’était montré digne de la confiance placée en lui. De passage à NY, alors que le torchon brulait encore entre l’administration Kennedy et le caudillo haïtien, il tint une conférence de presse presque à titre de ministre de la propagande. Aux dires de René Julien qui le tient lui-même de  de Catalogne, Duvalier tenait en permanence un compte ouvert à Chase Manhattan Bank, pour les besoins de sa cause. De Catalogne reçut un blanc seing de Duvalier pour faire un tirage substantiel, l’intendance ne pouvant plus attendre. Peu de temps après, l’haitiano-français connu pour ses options de droite et conservatrices, réunit un parterre de journalistes pour leur dire : En cas d’échec de Duvalier, c’est non seulement les DOM-TOM français qui tomberont dans l’orbite soviétique, mais également le Venezuela, l’Argentine, le Mexique. En un mot, toute l’Amérique latine tombera comme des dominos. » . Le NY Times opposait déjà la magie noire de Papa Doc à la magie rouge de Castro. Au recul de la vague, début juin 1963, le vent avait commencé à tourner.

La victoire de François Duvalier conforte de Gaulle, l’homme des décolonisations africaines. Nostalgique des grandeurs défuntes, le chef français croit dans l’autodétermination des peuples, et dans le cas d’Haïti,  alors fidele a la latinité et aux valeurs républicaines, et  menacée d’un impérialisme qui l’ennuie dejà, ce langage vaut ce qu’il vaut. Le ministre des AE français, Courve de Murville, n’a pas traversé l’Atlantique pour autre chose, quelque lilliputien que soit l’héritage latin dans la méditerranée américaine. De Murville que n’aimait pas Jean Lacouture volait quand même bien haut,  ce qui porte à croire qu’au confluent des impérialismes, Paris, de toute manière, vaudra toujours une messe.

( Extrait du manuscrit: La Recession des Vagues . C'etaient les annees 60 )