globeadventureshorizons


Saturday, March 15, 2014

ELIE LESCOT: UNE SEULE SOURCE POURTANT DE FLEUVES POUR


FEMMES, MYSTICISME VODOU ET EPOPEE
















L
e jeune peintre Elie Lescot a développé au fil du temps  avec l’imaginaire une relation qui tient d’un romantisme un peu parnassien, bien sur, mais qui embrasse en même temps  un ensemble encore en plein essor de ces images nées d’une vision inattendue du monde. Mr Lescot est ne avec la peinture e, mais est tout aussi vrai, savoir que l’art l’attendait quelque part. Maniant la palette a peine sorti de l’enfance,  Mr. Lescot peintre des femmes au cou de cygne passerait bien sur pour un peintre bon enfant qui idéalise la forme physique d’un sexe  a la fois faible et fort.  Mais, en pleine maturité, le peintre est en train de nous prouver qu’il sait aussi, loin des jupes, s’exposer au vent du large.
D’abord, d’un point de vue parental, Lescot n’a jamais pardonne a son grand-père, le président Elie Leocardi Lescot, d’avoir intronise le dechoukaj vodou d 1942, lors d la fameuse campagne des rejetés.  A l’époque, la colonisation, menée sournoisement, sous couvert de modernité et d’œuvre civilisatrice, s’attaquait profondément à l’âme haïtienne. Les conséquences seront des plus désastreuses.  Mais, par un de ces grands retours de l’histoire, voici que le petit fils de notre ambigu de président, envisage de revaloriser la religion nationale par la magie de l’art.  On a dit que tout commençait en religion et finissait en politique.  Mr. Lescot croit éperdument que dans son panthéon pictural, le vodou n’est pas uniquement un legacy luciférien, cet ange porteur de lumière.  Un rocher jeté dans les mers caraïbes, et expose a toutes sortes d’impérialismes,  Haïti se refugie dans le vodou, sort de pain quotidien que les évangélistes n’ont de cesse d’attaquer.

Vision Epique

P
hilome Obin, André Pierre avaient déjà donne des lettres de noblesse au vodou. Mr. Lescot lui promène sur le vodou cette sorte de grâce juvénile, avec ses tètes de femme qui rappellent les maitresses d’eau haïtiennes et les sirènes du panthéon  maritime grec. Poséidon doit lui en vouloir, mais Lescot humanise ces déesses marines avec une palette qui rappelle par endroits Laurenceau et en d’autres  ces yeux qui parlent de Jean Claude legagneur, peintre du regard…
Il faut voir  Mr. Lescot, chez lui, a son atelier pour tout dire. Hyperactif, ce peintre est d’une politesse non étudiée, avec une culture qui surprend et amuse à la fois. Ouvert, d’une générosité de cœur et d’esprit,  Mr. Lescot est d’une créativité insondable. Sans doute, sa jeunesse y est pour quelque chose. Sorte de génie tourmente,  il gagnerait a se mettre a l’école des grands classiques européens tels que Nicolas Poussin et Delacroix..La preuve en est que l’histoire le tente.  Mais, comme ces peintres de la mythologie, Lescot reste surtout le peintre des femmes au long cou, des tètes d’homme, des vieillards auquel il faut une pipe et tout aussi bien le peintre de l’épopée.

La Nuit Du Feu


A
 ce compte, son tableau La Liberté  est une synthèse de ses sources d’inspiration.
Mr.  est en train de vivre son propre 1804. Une fois, son tableau Catherine Flon, sorte de symphonie inachevée, avait retenu notre attention.  Pourtant, c’est la tourmente qui se dégage de son maitre d’œuvre picturale : la liberté qui traduit dans l’ivresse de la délivrance, cette fragilité et cette obsession à la limite pathologique qui est l’héritage national haïtien.
LIBERTE De Elie Lescot
Bookman est la, avec sa machette, le feu libérateur ( que les historiens appellent : the First Night of Fire ; Christophe fera la seconde nuit du feu en incendiant le Cap en février 1802) est présent aussi dans cette nuit profonde de l’hinterland limbeen de 1791. Un peu plus loin, voici les chevaux peut etre ceux de Vertieres ou s’immortalisa Capois, puis la conque et une tète de femme. En somme, la liberté aura eu un prix lourd a payer en Haïti, terre indienne, attirante mais insaisissable depuis les indiens caraïbes. Rendu comme au milieu d’un tourbillon de nuage,  cet ensemble  épique résume et annonce comme les bouleversements futurs de la nation haïtienne.  Mr. Lescot lui même comme tout créateur doit succomber sous le poids de sa créature. On a dit que Dieu lui-même n’a pas su résister a Eve ; la conquête dévore le conquérant, ajouterait   Jean d’Omerson
Souhaitons au jeune Lescot de ne point connaitre le sort des créateurs.  Quand le génie engendre, c’est au prix d’une fièvre non toujours salutaire pour l’esprit.  Lescot contemple certes ses marines, ses tetes de femme, ses nuits vaudou, le tout  jeté dans un bleu un peu cosmique qui repose l’esprit et les sens.  La Liberté, en tant que fresque picturale historique, en dit assez sur les perturbations  et les délires qu’engendre l’histoire haïtienne, une histoire trop grande pour nos paysans, ces passagers qui, a la fin de leur escale caraïbe, s’en retourneront en Guinée.  Le vodou chez Lescot se veut patience et paix, comme si la meilleure façon de vaincre l’Occident, c’est de lui opposer les armes que, cartésien, il ne maitrise pas.
Tel est peut être le message de notre peintre, Elie Lescot.
Catherine Flon et le bicolore haitien
d'Elie Lescot