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Saturday, June 28, 2014

LA PAGE DE FB.... LA DERNIERE VAGUE ( Dr Frantz Bataille)

L
orsque j’étais enfant, malgré un environnement  des plus heureux, il m’arrivait souvent de  me demander pourquoi les haïtiens, mes compatriotes n’étaient pas touches eux aussi par le progrès.  Pourquoi, passé le chant et la danse lies a des rites de passage, il y avait comme un sentiment généralise d’impuissance et de

LEDA, LA FECONDATION
fatalité. On me dira plus tard que l’esclavage et  l’histoire, telle qu’elle s’est déroulée  interdisaient l’accès au bonheur. A l’époque, être heureux se confondait et se confond encore avec la richesse matérielle, comme le montraient les images d’évasion qui abondaient dans les magazines des années 60. Devenu adulte, je me laissais dire que cette malédiction de l’histoire haïtienne nous rendait imperméable a ce qu’on appelle le confort et tout ce qui en découlait ; famille stable, facilites économiques et mondanités. Comme j’avais été des mon jeune âge séduit par  le mode de vie en cours sur  nos terres profondes, je notais sur ces terres la toute la détresse qui se rattachait au passe, a l’histoire. Il  est difficile de gouter aux fêtes de la vie, concluais-je, quand tant de sang avait coule et tant de vies fauchées. Les dieux pour  lesquels nous dansions et chantions et tuions même  n’étaient pas  ceux la qui créaient le bonheur. Autrement dit, il existait bel et bien une malédiction haïtienne qui fermait ce peuple à l’ avenir.

Il y avait donc quelque part un déficit d’humanité, on dira plus tard de savoir et de savoir technique, et l’on comprend bien pourquoi à force de piétiner, l’histoire tuait le futur en se répétant. Longtemps âpres, notamment dans la seconde moitie du 20 eme siècle, l’expansion des sectes évangéliques soudées pour la plupart aux missions chrétiennes des églises reformées basées aux USA justifiait a contrario l’infertilité des religions animistes fondamentalement attachées à notre histoire. Rien ne pouvait sortir de ce dynamisme stérile du panthéon vaudou. Nos dieux ne semblaient point être ceux du bonheur, parce qu’ils n’étaient pas ceux qui pouvaient féconder le futur comme l’œuf de Léda.

Alors, pour un   tel monde qui n’avait aucun lendemain, je tirais comme bien d’autres avant moi la douloureuse conclusion que nos terres profondes et secrètes évoluaient sous le signe d’une inavouable fatalité. Quel visage donner désormais à l’histoire et au temps des hommes ? Les hommes meurent, et ils ne sont pas heureux, s’écriait une fois Albert Camus. Si l’on voulait changer le cours des choses, il fallait choisir dans  le panthéon de Michel Ange ou de la Reforme, des dieux plus cléments, plus soucieux de la condition humaine, animes d’un dynamisme qui répondit une fois a l’attente des conquérants sillonnant les mers phosphorescentes de JM de Heredia. Ces dieux vinrent, mais ce qu’ils apportaient n’allaient que répondre à l’appétit des aventuriers impatients de trouver une excuse à la barbarie et a leur soif de sang.  Il éteint loin d’être les dieux que nous attendions.

Mais, on continue encore à dire qu’Haïti devait ce qu’elle était à l’esclavage et aux atavismes. 

Vers quoi donc se tourner aujourd'hui que les vieilles generations evacuent la scene combien turbulente de l'histoire, ou donc porter le regard d'entre  ces quatres vagues qui surent former la matrice de la nation? Il y a eu entre autres la vague blanche,  puis la vague mulatre, ensuite la vague noire et enfin la vague humaine. Qui dira un jour d'entre ces quatres laquelle sut vraiment repondre aux pulsions profondes de la terre et des hommes?

Telle est  peut etre la question. 

Queens, NY
28 juin 2014