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Monday, July 13, 2015

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EFFORTS AND CHALLENGES

ADVENTURES SUR KURFURSTENDAMM, BERLIN



DEVINE QUI VIENT DINER

Cet après-midi-là, sur Kurfurstendamm, ce quartier très huppé et couru de Berlin, à cause peut être des perspectives qu’il offre sur des constructions datant de la guerre ou surtout  à cause de cette nouvelle fièvre du renouveau  battant son tempo dans cette Allemagne de légende, je m’ennuyais à attendre Nadjela, cette pétillante haitiano allemande avec laquelle je m’étais promis de faire la fête 

L’été était à ses débuts, avec un ciel nuageux et parfois lourd. Les heures se succédaient à Reinhard's, ce restaurant café où allemands et visiteurs aiment s’asseoir, sirotant leur café ou buvant ces gros pots de bière, en regardant  nonchalamment les gens qui passent . Il faisait bon attendre, une attente est quand même une espérance et cela exalte. J’ai donc attendu, une heure, puis deux, et Nadjela n’était toujours pas là.

Un autre visiteur que je n’attendais point est venu s’asseoir avec  légèreté et presque de  la souplesse à ma table. Il est de ces impromptus qui vous laissent ébahi, tant il y rentre ce ravissement  qui désarme. Kurfurstendamm est le quartier de l’élégance et un tant soit peu VIP. Il y défile à tout instant un monde chic et très cosmopolite. Un café a Reinhard's, ça vaut quand même la peine !

Mon visiteur était de ce monde dont la grâce suffit. Je n’ai pas posé de question, il est resté très peu  à ma table, le temps de faire un bref coup d’œil et de repartir de manière tout aussi impromptue. La jeunesse a de ces coups de tête.

Nadella n’était pas toujours là. En vain, je scrutais des yeux la foule qui dansait comme au printemps, l’attente est un supplice, pensais- je. Une autre tasse de café n’eut point la vertu de vaincre le temps. Heureusement que le visiteur intrigant vint encore à ma table, apportant comme un espoir de ciel bleu ; entre cet intrus et moi,  peut-être y avait-il correspondance à la Baudelaire, je ne suis pas tout à fait seul ; Nadjela pouvait continuer à me planter, tout visiteur est un espoir de vie.

Cette fois ci, il est resté plus longtemps, fouinant par- ci par- là, avec des yeux espiègles et un sans gêne notoire, touchant à tout à ma table. Nadjela aurait eu plus de retenue. Il  a  alors fait du regard le tour de toute chose, s’apitoyant peut être sur ce mauvais tour qu’on m’a fait. Nadjela n’est point venue diner; il y a des filles comme ça.

 Tout maladroit et sans retenue qu’il fut, j’ai compris que  mon visiteur a voulu mettre un baume somewhere, car je le suivais des yeux, dans son va  et vient sympathique et familier. Alors, à la fin, il m’a regardé comme pour me dire : cela arrive,  avant de s’envoler  pour  une autre destination.

Alors, Devine qui vient diner, en lieu et place de Nadjela :
Un oiseau sur Kurfurstendamm.