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Friday, February 28, 2014

LA QUESTION HAITIENNE

De la crise haitienne. 
frantz bataille


I
l est intéressant de noter ce qui se dessine de nos jours et qui contient en filigrane le profil futur de la république d’Haïti.

Force est de constater que la paix est encore précaire et la sécurité balbutiante, mais aujourd’hui est mieux que hier, malgré les trompettes de l’opposition criant le contraire a hue et a dia. Les hostilités mettent encore aux prises les différents groupes qui animent la vie politique et parlementaire. On ne sait pas trop bien qui mène la danse au parlement, ni s’il vaut la peine qu’on s’en remette  a ces cavaliers des écuries d’Augias ; mais  dans l’opinion, il y a un immense besoin de détente, ce qui au départ affaiblit au risque de les perdre les partis de sensibilité pro lavalassienne. On observe également une perte d’influence des groupes tels que OPL et d’autres formations nées de la mouvance d’âpres 1986. On en a assez de la violence rampante.

Le facteur international ou pour mieux dire le jeu des puissances dites amies ne cesse d’être obscur. Il est évident que a vouloir imposer leurs vues ou leur modèle, ces puissances ont piteusement échoue. Mais, une politique qu’on pourrait étiqueter :la politique de la bonne conscience empêche ces partenaires de faire leur mea culpa. Il est hors de doute que l’orientation que ces partenaires veulent imprimer a la vie nationale annonce une crise qui englobera un immense besoin d’identité, parce que Haïti a tout essaye, sauf le choix d’être elle même. Les années 60 trainent un fort relent de nostalgie, teintées des dernières lueurs d’une époque qui fut épique ; malgré la guerre froide et les heurts sociaux, les Haïtiens avaient le sentiment de vivre dans un pays qui était leur. Ce qui était déjà l’essentiel alors que nous vivons maintenant a l’heure des faux semblants et du frelate, et qui pis est, comme des citoyens de seconde zone qui rappellent étrangement « ces parents pauvres que l’on reçoit a l’arrière cour", dont parle François Duvalier dans son message de mai 1957: Ils sont devenus fous…

C’est finalement une question de modèle. F. Duvalier disait que la démocratie devait répondre a nos mœurs et a nos traditions. Il ne s’était pas trompe. Les sociétés d’outre mer ont bascule dans le nationalisme type latino américain ou ethnique comme dans les Balkans. Le monde arabe oscille entre le passé des califats et le modèle occidental, d’ou une crise qui se veut politico religieuse. Le monde se globalise et se rétrécit, mais un monde unipolaire ou de la pensée unique n’en est pas moins trompeur et  illusoire.
 Haïti va rentrer dans une ère de crise psychologique qui tendra a réconcilier le passé et la modernité. Les nostalgiques d’avant 1946 appartiennent a un monde irrémédiablement révolu. Nous redoutons que, sur  une telle toile de fond, les groupes rivaux et les antagonismes historiques ne débouchent sur un clash qui aura des causes multiples, vu la fragmentation et la fracture socio-économique. Il faut s’y attendre. Mais, un danger commun qui pourrait motiver un renouveau patriotique s’annonce avec le rôle que l’étranger s’apprête a jouer dans le remodelage économique d’Haïti. La portoricanisation s’annonce. On n’a qu’a se référer au document de Rome, hélas très peu connu.

Haïti peut –elle incarner un exemple autre que celui a lui impose par la presse internationale? Haïti, le pays le plus pauvre du monde, mais aussi un pays guette par un destin grec. Haïti, malgré tout ce qu’on dit d’elle, va se réveiller sur un rêve plus grand que la vie. De ces 50 dernières années seule la pensée de F. Duvalier peut apporter encore de nouvelles raisons de croire et d’espérer, dirait Gérard de Catalogne.
La crise haïtienne est en somme une crise de société. Cette société est en train de changer pour le meilleur et non pas pour le pire. Les classes moyennes se sont recyclées en Amérique, d’ou cette américanisation a outrance qui scelle la mort du modèle français. Haïti , mieux connue depuis le 12 janvier 2010, attire pour ainsi dire le monde. L’Afrique a de qui et de quoi se réclamer, vu le rôle historique d’Haïti, un coin de terre sans importance, mais riche par son humanisme et sa vision de la vie. Et pour tout dire, l’économie est en train de changer pour le  tertiaire, c’est la fin d’un certain pays en dehors.

  La bataille d’Haïti va commencer
2013....Fevrier2014
Frantz Bataille