L’Automne De Tous Les Requiem
par Dr Frantz Bataille,
ancien directeur du Petit Samedi Soir
1 L’automne 1963 fut
triste à la Maison Blanche, écrivit dans ses Mille jours de JFK, l’historien
Arthur M. Jr Schlelinger, peu de jours après Dallas. Mais, bien avant
l’automne, le fatidique compte à rebours avait déjà commencé.
Jackie Kennedy alla pleurer son deuil, en pleine méditerranée, à l’invitation d’un fameux amateur qui s’appelait Aristote Onassis. Il était riche ; il aimait le risque ; il était grec.
Ainsi, beauté et légendes
sur la Méditerranée, tragédies, deuil intime, mésaventures caraïbes, le sang de
Diem, dans un Vietnam appelé à se forger une identité dans la jungle, complexe
militaro- industriel que dénonçait un Eisenhower sortant, tout cela servira de
toile de fond a ces « 50 years of guns » dont l’épisode de Dallas,
Texas reste le plus retentissant de toute l’histoire.
Hyde Park, Mass
23 Novembr 2013
D’abord
en Haïti. JFK avait bien sur rappelé sa flotte des eaux territoriales
haïtiennes, à l’instigation du General de Gaulle qui, deux ans
auparavant, à la fin du printemps 1961, l’avait royalement reçu lui et sa
ravissante femme Jackie B. Kennedy à l’Elysée. En mai 1963, JFK avait presque
intimé l’ordre à François Duvalier de vider les lieux. Ce dernier avait tenu
tète. La presse américaine déjà tiède sur la politique caraïbe, Le
NY Times avait non sans ironie opposé la magie noire de Duvalier à la magie
rouge castriste. En pleine guerre froide, ces métaphores du NY Times valaient
ce qu’elles valaient, laissant planer très peu de doute sur les réels dangers
que courrait le back yard américain. Duvalier s’en tirait donc à bon compte et à
peu de frais. Il avait même pris sur lui l’initiative de se défaire de
Raymond Thurston, le maladroit représentant des USA.
C’était
déjà l’été, un été qui promettait d’être plus chaud qu’il ne fallait. Surprise
de l’histoire, la question noire, toute pâle qu’elle fût dans la vision de la
Nouvelle Frontière, thème cher au successeur de Dwight Eisenhower, allait
néanmoins devenir le talon d’Achille d’une Amérique avide de renouveau et
d’idéaux. Le 22 août, un jeune pasteur noir, Martin L. King jr organisait sa
marche sur Washington. Ce jour-là, en présence d’un fleuve humain qui
continuait de couler, malgré les chevauchées nocturnes du KKK et les flammes
qui léchaient les forets de l’Alabama, le « I have a dream » du
pasteur annonçait comme la fin d’une ère et l’avènement d’une autre. Sur fond
de non violence, le pasteur croyait que les droits civiques d’une Amérique
démocratique ne pouvaient plus attendre. Le recevant peu de temps après ces
paroles, JFK répéta en souriant le leitmotiv « I have a dream…I
have a dream ».
L’automne Dominicain
L’Amérique en avait assez
déjà chez elle ; ses aventures haïtiennes et caraïbes ne pouvaient être que secondaires, malgré le péril cubain. Héritant d’un dossier qui était bien celui
d’Eisenhower, Kennedy avait montré une certaine hésitation à franchir le
Rubicon, ce qui lui avait valu bien des critiques, lors de l’affaire de la Baie
Des Cochons. Mais, en août 1963, la question noire et des problèmes intimes
pesaient autrement sur les épaules du jeune président. Le 2 août, un nouveau né
Patrick Bouvier Kennedy n’avait survécu que deux jours, au grand désespoir
de sa femme Jackie. On vit aussi le président s’éponger les yeux. Mme
Kennedy n’en pouvait plus d’autant qu’on prêtait bien des aventures extra
conjugales à son mari. Un mémorialiste raconte que de ce chagrin intime, date
la fin de ces faux pas de notre « presidential wominizer ».
Jackie Kennedy alla pleurer son deuil, en pleine méditerranée, à l’invitation d’un fameux amateur qui s’appelait Aristote Onassis. Il était riche ; il aimait le risque ; il était grec.
En
vain, JFK s’était-il opposé à cette escapade.
La
mer, encore moins la Méditerranée, livrera-t-elle un jour ses secrets. On
rapporte que, furieux de cette croisière sur la Mer Egée, le président rongea
son frein. Il envisagea même le pire. Lequel ? On l’ignore, quoi
qu’en disent les mauvaises langues. Mais, le président n’eut pas le temps de
trop y penser. Les hommes d’état ne s’appartiennent pas. Mme Kennedy pleurait
encore son nouveau né que la politique revenait à l’agenda. La Caraïbe en
plein mare nostrum américain menaçait de s’agiter chez
Juan Bosch . Il n’en fallut pas plus pour que JFK demanda à son
ambassadeur John Bowles Martin de remettre les pendules à l’heure. Ce qu’il fit
avec l’église catholique, le colonel ‘Wessin y Wessin et les milieux d’affaire
dominicains. C’était le dimanche 25 septembre 1963.
En
Haïti, le dos vouté, F. Duvalier se contenta de sourire, en montrant une dent
en or qu’il avait du côté gauche de la mandibule inférieure.
L’automne
dominicain n’allait pas clore le chapitre de cette politique dite de nouvelle
frontière. En Asie du Sud Est, au Sud Vietnam, la présence américaine obéissait
aux aléas et aux tours de valse d’un Nord dans les bras d’une Chine
qui déjà se réveillait. Les dominos du ministre de la défense Robert
McNamara que JFK considérait comme le « star of his staff»
menaçaient de se succéder en se ressemblant. JFK se trouvait contraint de ne
plus faire dans la dentelle. Le 2 novembre de l’année 63 finissant,
le président du Sud Vietnam Diem rendait le dernier soupir abattu et
enterré non loin de la résidence du diplomate américain en poste a Saigon
50 years
of guns
Sur ces
entrefaites, malgré sa fermeté lors de la crise des Missiles (1962) et le
soutien du sous continent américain, les faucons déjà si hostiles lors de
l’équipée de la baie des cochons, JFK se heurtait presque sans le savoir
à la maffia italienne à laquelle son frère bobby enlevait le sommeil. Le
président s’en inquiétait lui-même. Vers la fin de novembre, JFK montrait
des signes de rapprochement avec Fidel Castro, au point qu’il avait demandé à
Jean Daniel du Nouvel Observateur de le voir à son retour de Cuba. Jean
Daniel apprendra à la Havane en compagnie de Fidel la tragédie de Dallas.
Mais, c’est surtout les mots du général Douglas Marc Arthur qui résonnent
encore comme un avertissement à l’occupant de la maison Blanche. C’était en
avril 1961, aux lendemains de l’échec de l’invasion de Cuba. Douglas aurait déclaré
à Kennedy selon M.Theodore Sorenson de son cabinet privé, ‘The chickens
are coming home to roost, and you happen to have just moved into the chicken
house.’"
Paysage d'automne |
Hyde Park, Mass
23 Novembr 2013
Bibliography
A Thousand Days: John F. Kennedy in the White House,
Arthur M. Schlesinger Jr
Boston:Houghton Mifflin Company, 1965
Arthur M. Schlesinger Jr
Boston:Houghton Mifflin Company, 1965
In George Bush: The Unauthorized
Biography, authors Webster Tarpley
and Anton Chaitkin say that, in 1961, MacArthur warned President Kennedy of a
plot to destroy him: ....
Kennedy met MacArthur in...April, 1961, after the Bay of Pigs. According to
Kennedy aide Theodore Sorenson, MacArthur told Kennedy, ‘The chickens are
coming home to roost, and you happen to have just moved into the chicken
house.’"
PHOTOS D'ARCHIVES
Le cortege presidentiel |
A l'arriere, le couple presidentiel et au siege avant, le gouverneur du Texas et Mme John Cornally |
Le vice-president Lyndon b. Johnson, pretant serment a bord de Air Force One |