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Tuesday, July 2, 2013

1963 THE HAITIAN SPRING

















le chancelier Rene Chalmers
et le President Francois Duvalier





2. JFK SE FACHE


C
JFKennedy
e n’était pas encore le printemps, c'est-à-dire, cette flambée de lumière qui fera danser à la fin de l’été les papillons de la St Jean, mais en réponse aux menaces qui émanaient des notes des chancelleries étrangères, Duvalier avait ameute ses troupes et  ses légions rurales qui montent avec «  leur sourd piétinement » que Jose Maria de Heredia évoque dans ses trophées. Au son des vaccines et des tambours, F.Duvalier prétendait créer non seulement  l’illusion de la joie,   mais encore celle d’une populace très va-t-en guerre. Et pour cause. Les événements d’avril ne s’étaient pas éteints que L’OEA débarquait a Haïti et a Santo Domingo, conduite par le costaricain Gonzalo Facio.  Deux minuscules pays, voisins l’un de l’autre, ne peuvent prétendre mettre la sécurité hémisphérique en péril.

L’envoyé extraordinaire costaricain va obtenir de F. Duvalier le retrait de ses troupes de l’ambassade dominicaine. Juan Bosch ne se tiendra pas pour  satisfait. Il parlait de franchir les Pedernales et d’amener Duvalier a la raison, ainsi que le souhaitait sa femme, Carmen.

Alors, au fort du conflit haitiano dominicain, le premier depuis cet octobre rouge de 1937 ou « el Massacre se pasa a pie », l’administration Kennedy qui n’aimait pas Duvalier et qui semblait vouloir en decoudre avec le président haïtien pour des affaires toute personnelles, notera plus tard une brochette de personnalités du State Department,  cette administration dépêchait dans les eaux territoriales haïtiennes une véritable armada, composée d’une flottille de sept unîtes dont le porte avions Boxer, montée par un équipage de 2000 hommes. «  Ces unités de la Navy s’adonnent à des exercices en temps de paix, mais quand elles se mobilisent, écrit Robert N. Heinl, c’est que, quelque part, il  y a un peu d’effervescence.

Charles de Gaulle
Haïti était en fait un lac d’essence, qui aux  dires de Bosch, jouait avec les allumettes dominicaines. Ayant lance un veritable appel aux armes et masse quelques troupes sur la frontière, l’homme d’état dominicain laissait très peu de marge a son voisin haïtien. Depuis le traite de Ryswick( 1697), Haïti, située sur les routes internationales que contrôle le golfe du Mexique, verra le vent du large lui amener les barbares partis  d’abord d’une Europe fatiguée et  ensuite d’une Amérique devenue agressive a force de conquêtes. John F. Kennedy ne se dérobera pas à ces traditions impérialistes, mais l’expérience cubaine lui apprendra que les armes n’eurent  pas toujours le dernier mot. Pousse  alors par l’ambassadeur Raymond Thurston qui souhaitait voir la Flotte amphibie Atlantique avancer de quelques encablures de plus dans les eaux haïtiennes, JFK poussa l’outrecuidance jusqu'à fixer au 15 mai  1963 la date d’échéance du mandat de François Duvalier.

Les jeux semblaient être faits. Le chancelier René Chalmers, camarade de classe de Duvalier au lycée Pétion, circulait avec ses bagages personnels dans son coffre arrière et son passeport en main au cas où il devrait se refugier à l’ambassade. Les militaires asiles a l’ambassade du Brésil étaient invites à composer un gouvernement provisoire. « Le palais sera détruit », pronostiquait Cyrus Vance, un officier de la Navy promu à un rang supérieur dans l’administration Kennedy. Tout semblait être  en place pour ces funérailles annoncées du gouvernement de 1957. Duvalier aurait obtenu l’asile politique en Algérie, chez Ben Bella, et les réservations auraient été faites sur KLM, laissaient entendre les agences de voyage.
Juan C. Gravira Bosch
Courve de Murville
Mais, l’astucieux président surprit le monde des diplomates et des agences de presse lors de sa conférence de presse du 15 mai. «  Nous ne sommes pas communistes », malgré la présence des hommes de gauche relevés dans son gouvernement par une jeune historienne anglaise de 37 ans, Alex Von Tuzelman, l’auteur de Red  Heat dans les Caraïbes. « L’administration Kennedy ne nous aime pas, mais si elle  aime les noirs a ce point, pourquoi ne va-t-elle pas après les racistes de l’Alabama qui terrorisent nos congénères.etc. » Puis, joignant l’acte à la parole, Duvalier rassembla ses cohortes rurales et décréta le mois de mai mois de la reconnaissance nationale. 10.000 hommes devaient défiler au Bicentenaire, prêts à réaliser l’Himalaya du Dr  Fourcand.

Entre temps,  Gérard de  Catalogne, le bras droit du président pour les relations publiques internationales, partait pour le Quai d’Orsay ou il remettait une lettre  au général de Gaulle. L’appel a la latinité et  à l’humanisme gréco romain fit le reste. De Gaulle envoya à Kennedy son lymphatique ministre des affaires Etrangères, Courve de Murville. «  De Gaulle a fait parvenir une lettre a Duvalier, s’enquerit le président américain ; oui, mais ce n’est que coïncidence, souligna de Murville. Kennedy néanmoins se fit menaçant : d’accord, mais, nous ne tolérerons pas un second Cuba dans la région.

Début juin,  John F.Kennedy  rappelait ses navires.

Prochainement:  L'automne de tous les Requiems

GEORGE VAN ORDEN

L'APRES MIDI D'UN CAPITAINE
L
e capitaine George Van Orden semblait avoir toujours été  l'officier de prédilection  de l'amiral William Banks Caperton. Une fois, comme les hostilités se poursuivaient dans le Nord, dans les premiers mois de l'année 1915, et que  l'amiral accouru en toute hâte  de Vera Cruz, Mexique, avait mis le cap sur Haïti, Van Orden ne savait pas que son nom allait être associé au destin de cette république combien turbulente aux dires des hommes d'affaires américains.

Il était environ 5H. P.M. quand le capitaine Van Orden fit descendre ses hommes a Bizoton, cette banlieue de Pt-au-Prince, la où 114 ans plus tôt le général Brunet jeta l'ancre  à la tète d'une frégate du corps expéditionnaire français, aux ordres de l'amiral Villaret de Joyeuse. Le port de Bizoton était d'un excellent mouillage. Ce soir-là, les fusillers marins et les Blue Jackets avancèrent, guidés par des éclaireurs  haïtiens, divisés en deux colonnes le long de ce qui est devenu la route de Carrefour. Quelques coups de feu partirent de certaines persiennes, mais c'étaient des coups tirés pour l'honneur national, dira-t-on plus tard peut être. " Not à big concern" nota plus tard le capitaine qui désarmait les soldats et officiers haïtiens médusés par le débarquement des blancs. Aux environs de 7 H. P. M., Van Ordon avait atteint la place du Marché Vallieres où il fit bivouaquer ses hommes. Sacré capitaine!

A bord du  vaisseau amiral, Washington,  Caperon n'avait fait qu'obéir aux ordres venus de la Navy.  La région caraïbe était déjà assez tourmentée. Le Mexique et son golfe où s'échelonnent les iles  de l'archipel n'étaient pas des plus tranquilles. L'Amérique et sa Méditerranée se fronçaient les sourcils depuis que un des théoriciens de la Navy considérait comme une sorte de Carthage ces poussières d'iles qui s'agitaient  aux portes de Rome, donc dans la méditerranée américaine, selon l'expression si imagée du capitaine Mahan. Haïti en particulier était une véritable épine dans le talon yankee. Donc, le soir où le pauvre Van Orden debarqua ses troupes, Caperon qui l’avait instruit d'une telle mission écrira dans son journal intime: I feel sorry for the Haitian people, faisant ainsi echo au président  Woodrow Wilson lui même. " Les banquiers me harcellent tellement" confiera-t-il a sa fiancée. Le president Wilson était veuf depuis des années.

Van Orden, lui-même, va se faire un nom dans les affaires haïtiennes. On le verra posant au Cap Haïtien en compagnie de l'amiral Caperton, vieilli avant l'âge comme ces  loups de mer  qui peuplent les romans de Jack London. La photo montre aussi  le capois  Surin Villard, et d'autres officiers, apparemment  en tenue de gala. A l'arrière plan, Van Orden et des membres du personnel indigène. Il n’y a pas cet air de conquérant qui frappe d'ordinaire chez l'occupant. Toutefois, un air d'incertitude flotte même chez le vainqueur.  L'amiral Caperton et ses hommes dégagent  une atmosphère de banalité incompatible hélas avec l'esprit de la "Pax America" qu'ils ont imposé à un prix jusqu’ici non défini au pays  de la magie vodou.

Van Orden, le capitiane d'un après midi de 1915, fera carriere. Il a déjà fait le Nicaragua, a reçu des décorations. Mais, c'est un officier discret qui fera egalement la 2 eme guerre mondiale, sans tambour ni trompette. Aujourd'hui, on s'arrache sa tunique et ses épaulettes repérées par un curieux de Facebook.







George Van Orden, le capitaine du corps
Des marines, qui débarqua ses troupes en
Juillet 1915, a Bizoton, banlieue de Pt au Prince,
dans l'après midi, sur les 5 h PM.