le chancelier Rene Chalmers et le President Francois Duvalier |
2. JFK SE FACHE
C
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JFKennedy |
e n’était pas
encore le printemps, c'est-à-dire, cette flambée de lumière qui fera danser à
la fin de l’été les papillons de la St Jean, mais en réponse aux menaces qui émanaient
des notes des chancelleries étrangères, Duvalier avait ameute ses troupes et ses légions rurales qui montent avec « leur sourd piétinement » que
Jose Maria de Heredia évoque dans ses trophées. Au son des vaccines et des
tambours, F.Duvalier prétendait créer non seulement l’illusion de la joie, mais
encore celle d’une populace très va-t-en guerre. Et pour cause. Les événements
d’avril ne s’étaient pas éteints que L’OEA débarquait a Haïti et a Santo
Domingo, conduite par le costaricain Gonzalo Facio. Deux minuscules pays, voisins l’un de l’autre,
ne peuvent prétendre mettre la sécurité hémisphérique en péril.
L’envoyé
extraordinaire costaricain va obtenir de F. Duvalier le retrait de ses troupes
de l’ambassade dominicaine. Juan Bosch ne se tiendra pas pour satisfait. Il parlait de franchir les
Pedernales et d’amener Duvalier a la raison, ainsi que le souhaitait sa femme,
Carmen.
Alors, au fort du
conflit haitiano dominicain, le premier depuis cet octobre rouge de 1937 ou « el
Massacre se pasa a pie », l’administration Kennedy qui n’aimait pas
Duvalier et qui semblait vouloir en decoudre avec le président haïtien pour des
affaires toute personnelles, notera plus tard une brochette de personnalités du
State Department, cette administration dépêchait
dans les eaux territoriales haïtiennes une véritable armada, composée d’une flottille
de sept unîtes dont le porte avions Boxer, montée par un équipage de 2000
hommes. « Ces unités de la Navy s’adonnent à des exercices en temps de
paix, mais quand elles se mobilisent, écrit Robert N. Heinl, c’est que, quelque
part, il y a un peu d’effervescence.
Charles de Gaulle |
Haïti était en fait
un lac d’essence, qui aux dires de
Bosch, jouait avec les allumettes dominicaines. Ayant lance un veritable appel
aux armes et masse quelques troupes sur la frontière, l’homme d’état dominicain
laissait très peu de marge a son voisin haïtien. Depuis le traite de Ryswick(
1697), Haïti, située sur les routes internationales que contrôle le golfe du Mexique,
verra le vent du large lui amener les barbares partis d’abord d’une Europe fatiguée et ensuite d’une Amérique devenue agressive a
force de conquêtes. John F. Kennedy ne se dérobera pas à ces traditions impérialistes,
mais l’expérience cubaine lui apprendra que les armes n’eurent pas toujours le dernier mot. Pousse alors par l’ambassadeur Raymond Thurston qui
souhaitait voir la Flotte amphibie Atlantique avancer de quelques encablures de
plus dans les eaux haïtiennes, JFK poussa l’outrecuidance jusqu'à fixer au 15
mai 1963 la date d’échéance du mandat de
François Duvalier.
Les jeux semblaient
être faits. Le chancelier René Chalmers, camarade de classe de Duvalier au lycée
Pétion, circulait avec ses bagages personnels dans son coffre arrière et son
passeport en main au cas où il devrait se refugier à l’ambassade. Les
militaires asiles a l’ambassade du Brésil étaient invites à composer un gouvernement
provisoire. « Le palais sera détruit », pronostiquait Cyrus Vance, un
officier de la Navy promu à un rang supérieur dans l’administration Kennedy. Tout
semblait être en place pour ces funérailles
annoncées du gouvernement de 1957. Duvalier aurait obtenu l’asile politique en Algérie,
chez Ben Bella, et les réservations auraient été faites sur KLM, laissaient
entendre les agences de voyage.
Juan C. Gravira Bosch |
Courve de Murville |
Entre temps, Gérard de Catalogne, le bras droit du président pour les
relations publiques internationales, partait pour le Quai d’Orsay ou il remettait
une lettre au général de Gaulle. L’appel
a la latinité et à l’humanisme gréco
romain fit le reste. De Gaulle envoya à Kennedy son lymphatique ministre des
affaires Etrangères, Courve de Murville. « De Gaulle a fait parvenir une
lettre a Duvalier, s’enquerit le président américain ; oui, mais ce n’est
que coïncidence, souligna de Murville. Kennedy néanmoins se fit menaçant :
d’accord, mais, nous ne tolérerons pas un second Cuba dans la région.
Début juin, John F.Kennedy rappelait ses navires.
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