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Haiti se cherche encore après 210 ans d'indépendance
Haiti se cherche encore après 210 ans d'indépendance
1er janvier 1804 - 1er janvier 2014
210 années aprés que l'armée de
fortune haitienne eût vaincu les forces napoléoniennes emmenées par les
généraux Charles E. Leclerc et Jean Rochambeau et proclamé l'indépendance du
pays, Haiti n'arrive pas toujours à occuper la place qui lui etait censee reserver
dans le concert des nations comme premiére république noire du monde.
Ceci s'explique par le fait que le pays ne cesse d'afficher un niveau de
pauvreté et d'analphabétisme des plus alarmants dont les chiffres oscillent
respectivement autour de 80% et de 55%.
Pourtant c'est un pays riche et d'une
beauté incomparable que l'aventurier espagnol Christophe Colomb avait découvert
le 5 décembre 1492 lorqu'il débarqua en Haiti. Ebloui par les merveilles que ce
territoire lui offrait, Colomb ainsi que ses compagnons n'hésitait pas pendant
longtemps de l'appeller Hispagnola, voulant dire petite Espagne car le pays lui
paraissait ressembler à celui de l'Espagne. Mais que ne dirait Christophe
Colomb devant tant de richesses étalées devant lui, des pépites d'or à
perte de vue partout où il mettait les pieds?
Quoique les premiers habitants
d'Haiti se fussent montrés bienveillants à l'égard des espagnols ces
derniers les maltraitaient en les soumettant à des travaux qui étaient
au-dessus de leur force. Lorsqu'ils osaient fuir, les espagnols les traquaient
et les tuaient. L'occupation espagnole de l'ile devrait durer jusqu'en 1697.
L'histoire rapporte que pendant tout ce laps de temps, les espagnols laissaient
de temps en temps Haiti pour se rendre chez eux avec leurs bâteaux chargés d'or
et d'autres objets précieux.
Calamités de l'esclavage
Vers 1625, des flibustiers et des
boucaniers français qui aimaient parcourir les mers sur des bateaux légers à la
recherche de boeufs et de cochons sauvages ont à leur tour découvert la terre
bénie. A peine installés, ils envisagèrent de faire venir des noirs d'Afrique
pour travailler la terre et charger leurs bâteaux de fruits pour transporter
vers la métropole française. Certains d'entre eux notamment Toussaint
Louverture, Jean Jacques Dessalines, Henry Christophe, Capos-la-Mort, Boisrond
Tonnere se sont révélés par la suite d'excellents commandants de l'armée.
Endurcis par les calamités de
l'esclavage, ils se sont entendus pour se révolter contre les français qui ont
cherché à réprimer violemment leur mouvement avec des forces aguerries,
dépêchées par le général Napoléon Bonaparte. Elles débarquèrent en février 1802
dans la colonie avec pour mission de rétablir la paix. Au lieu de baisser pavillon
devant une si puissante armée que qui a déjà connu la gloire en Espagne,
en Autriche, en Beigique, les hommes de Dessalines ont opté de se battre
jusqu'au dernier soupir malgré la précarité de leurs armes.
Leur détermination a évidemment conduit
à l'énigmatique victoire lors de la bataille de Vertières, dans le nord
d'Haiti, où l'armée indigène mal nourrie, sous-équipée et les pieds nus pour la
plupart a mis en déroute les troupes françaises le 18 novembre 1803 et le 1er
janvier 1804 après quelques autres petites victoires par-ci et ailleurs a
proclamé l'indépendance du pays mais non sans payer une indemnité de 150
millions de francs pendant près d'un siècle.
Travailler à la prospérité de tous
Evoquer les prouesses des héros de
l'indépendance d'Haiti à chaque premier janvier est une démarche exhaltante,
honorable, louable. Mais le plus grand honneur que les dirigeants des temps
présents puisse faire à ceux qui leur ont légué ce coin de terre en héritage au
prix de lourds sacrifices c'est de garder jalousement ce bien précieux, de
maintenir l'unié nationale et de travailler à la prospérité de tous
indistinctement. Il s'agit tout simplement de cela pour sortir des sentiers
battus et créer de l'espoir pour les générations à venir.
l s'agit tout aussi bien de s'inspirer
d'autres épopées plus récentes comme le fait qu'Haiti était une puissance dans
le domaine de l'éducation dans les années 60 avec le flot de professeurs que le
pays fournissait au Canada, au Sénégal, au Congo et d'autres pays d'Afrique. Le
titre de puissance touristique de la Caraibe dans la première moitié des
années 80 et de troisième producteur de café du monde à la fin des années 70
peut aussi constituer d'immenses stimulateurs. Une transformation historique
d'Haiti s'avère nécessaire et urgente. Mais qui veut l'entamer?
Paul Ignace Janvier
pjanvier91@gmail