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Monday, August 26, 2013

Haiti. LE PRONUNCIAMIENTO MANQUE DU 28 JUILLEET 1958 ( 4eme Partie)

Duvalier a pratiqué, selon Alex Dominique du Souverain, la politique de l'hiver russe, ce qui voulait dire qu'il a attendu le lever du soleil, comme dans le roman carthaginois, puis a ordonnẻ l'assaut préparé par le colonel André Farrau qui n'aimait pas Pasquet. Avant 8H A.M. les jeux étaient faits. Pasquet qui rêvait d'être le Nasser des Antilles, aux dires du major Gérard Constant...ce 28 juillet 1958, n'allait en fait que répéter la tragédie grecque




Pages du manuscrit : Les Généraux m’ont dit de Frantz Bataille




Ancien co-équipier de l’étoile haïtienne,  une formation sportive et connu pour son sens de l’offensive, Alix Pasquet semble justifier l’opinion que son président Paul E. Magloire avait de lui : il n’a jamais eu froid a l’œil. Parmi ses frères d’armes, Pasquet passait en fait  pour un officier plutôt politicien. Fin connaisseur de l’histoire d’Haïti, aux dires du major Claude  Raymond, il tenta à plusieurs reprises de manipuler les jeunes officiers, ses subalternes, bien entendu, ce qui lui vaudra quelques mises en garde de la part de son supérieur hiérarchique, René Léon «  Pasquet, foutez donc la paix a ces p’tits messieurs ». Mais, il était atteint  du virus de l’action. Ce qu’il montra dès le 25 mai 1957 en dépêchant ses canonniers au Champ de mars, pour soutenir le clan Pierre Armand aux prises avec celui de Léon Cantave.

Parti pour l’étranger en même temps que son beau frère, Philippe Dominique , lequel, selon le témoignage du futur général Gérard Constant montrait le 25 mai un fanatisme de classe au delà de toute mesure, Alix Pasquet  fit les beaux soirs de Miami, alors le rendez vous des millionnaires vieillissants,  en ces années 60 se déroulant sous le signe de l’incertitude propre aux GIs d’Ike Eisenhower rentrés de la guerre. Les longs métrages en noir et blanc stimulèrent ce sens inné qu’il avait de l’action. Couvant ses rêves de retour dans son pays natal, Alix Pasquet paraissait s’ennuyer, dans cette Floride trop proche d’Haïti. Personne ne semblait être au courant de ses projets. Lorsqu’il partit pour l’aventure, il prit tout le monde par surprise. Mme Dato Théard n’en revenait pas, en cette fin de juillet 1958.  « Mais, Pasquet était la avec nous », nota  Mme Théard  ouvrant de grands  yeux. Pourtant, les services secrets de Duvalier avaient déjà quelques soupçons, en témoignent les dépêches du général Flambert




La Solitude Du Commando

A l’aube de ce 29 juillet 1958, c’est un officier qui sut  garder la tète froide, malgré le crépitement de la mitraille. Le sang avait  commencé à  couler  déjà sur les plages de Délugé, aux premières heures du jour. Le Lt  Leveillé était mort à la salle d’opération,  malgré les efforts du Dr Edner Ledan. Le sergent Abner Casseus et son chef de section avaient fui à grandes enjambées.  le Sgt Casseus, un proche de Magloire, a bien  connu Pasquet. Arthur Payne avait été touché à la cuisse et saignait à profusion.  L’equipee d’été avait mal débuté. Mais, Pasquet  avait autant le sens du commandement que celui de l’action. Les jambes croisées sur le bureau, il passait des instructions en attendant peut être un Duvalier tremblant, arrivant aux Casernes avec sa femme et ses enfants. Au contraire, c’est une réponse de feu qu’il recevra . Son allié, Philippe Dominique, avait déjà été atteint. Mais, c’est le propre de toute guerre, fût-elle  entre des allies de sang qui ne se connaissaient pas.

A son arrivée aux Casernes Dessalines, bâties par  Cincinnatus Leconte, un grand oncle de la première dame, Mme Yolette L. Magloire, Paquet qui connaissait les lieux et que la garnison connaissait aussi, prit les choses en main. Il trouva un inoffensif caporal, Lavé, dont il fera en cette matinée un officier. Quand, voyant la partie perdue, le Lt Lavé voulut demander à Pasquet de renoncer à cette affaire en mettant bas les armes,  lavé faillit être a pris à coups de pied. Pasquet était nerveux. Où sont les renforts ?  un avion devait arriver de Miami avec des troupes fraiches. Où sont les hommes que Arthur Payne, un ancien employé de la Minoterie, était allé visiter et qui avaient promis de joindre le commando une fois les hostilités ouvertes ?  Vraiment, on s’y perd.

Au contraire, les alliés potentiels commençaient à vider les lieux. Un colonel  qui se trouvait  aux casernes par hasard se jeta d’une fenêtre et accourut en direction du champ de mars pour confirmer que le commando n’était qu’une poignée d’individus, «  des forbans internationaux » écrira plus tard François Duvalier.  Celui –ci , fort de l’appui du major Pierre Merceron, du général Maurice Flambert et du ministre  FredericDuvignaud, avait les choses bien en main. Il avait confié ses enfants, notamment Jn C.Duvalier, âgé de 7 ans et sa fille Simone aux soins du  capitaine Merceron. Jean C.Duvalier a rampé sur le ventre jusque du coté du ministère de la Sante Publique où une voiture l’a conduit lui et sa sœur, chez le capitaine.

Laissons  l'avenir venir

L avé, le caporal promu officier, à l’aube du 29 juillet s’était mis à l’abri à temps et s’était lui aussi jeté du haut d’une fenêtre. Il atterrit sur ses parties intimes au milieu d’intenses douleurs et d’un tir nourri.  Le pauvre  était la cible des attaquants venus de la rue Monseigneur Guilloux. Il eut la vie sauve en criant « Pa tire, pa tire » lorsqu’il fut reconnu de quelques soldats.

La bataille faisait alors rage. Henri Namphy et son aide Jn B. Hilaire avaient éteint le feu de couverture. Maintenant que les casernes étaient réduits  au silence, les assaillants se sentirent le courage d’avancer en tirant des coups de peu un peu partout. On  commença à attaquer à la grenade. Pasquet n’avait pas bougé. Il attendit la mort derrière son bureau, qui était son headquarter. A un moment, il aperçut qu’une photo de F. Duvalier était suspendue sur un mur de la salle. Il dégaina son revolver et le déchargea sur son ennemi. Peu de temps après, passé cet accès de rage, le capitaine Pasquet entendit venir la foule tirant des coups de feu sporadiques. C’est à ce moment qu’une grenade lancée à bout portant l’atteignit à la tète.

Son sang gicla  alors  jusqu’au plafond, éclaboussant la photographie du président Duvalier, alors âgé de 51 ans à peine. L’été 1958 retrouvait comme par hasard le sens du tragique. Que le sang de Pasquet puisse monter jusqu’au plafond et retomber sur F.Duvalier impliquait un message. Le futur a des surprises ; que sera sera, dit la chanson. Longtemps après, le sang de Pasquet et celui de Duvalier allaient s’entremêler. L’avenir n’avait vraiment  aucune vocation ni au nationalisme ni au racisme. Laissons l’avenir venir, dit encore la chanson.

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Apres la bataille