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Duvalier a pratiqué, selon Alex
Dominique du Souverain, la politique de l'hiver russe, ce qui voulait dire
qu'il a attendu le lever du soleil, comme dans le roman carthaginois, puis a
ordonnẻ l'assaut préparé par le colonel André Farrau qui n'aimait pas Pasquet.
Avant 8H A.M. les jeux étaient faits. Pasquet qui rêvait d'être le Nasser des
Antilles, aux dires du major Gérard Constant...ce 28 juillet 1958, n'allait en
fait que répéter la tragédie grecque
L’ÉTÉ DES ALLIANCES PERDUES
2 eme partie
L'été des alliances perdues
Pages du
manuscrit : Les Généraux m’ont dit de Frantz Bataille
2 eme partie
-Ici, capitaine Pasquet-
-Oh, Pasquet
-Claude, c’est toi , toi, tu restes au
palais. C’est a Duvalier de laisser le palais, notifia Pasquet qui s’adressait
au chef de la maison militaire, le major Claude Raymond.
Le commandant Claude Raymond n’en crut
pas ses oreilles. Les rafales avaient réveillé tout le palais adjacent aux
Casernes Dessalines. Le Lt Max Dominique s’était précipité dans les
appartements des chauffeurs, question de s’abriter. Dominique pensait etonnament que le
capitaine Henri Namphy était a l’origine
de cette petarade, en tant que adjudant du chef de la maison militaire.
Pasquet telephona à nouveau. Ce fut un
Namphy nerveux et un peu agressif en langage qui lui répondit. Henri n’était déjà plus dupe. C’est bien
une invasion.
Le président François Duvalier et sa
femme s’étaient eux aussi réveilles en sursaut. Mme Duvalier se tenait déjà impassible
aux cotes de son mari. C’est pour le meilleur et le pire, soulignait l’église
catholique. Le pire était la, cette fois
ci au petit matin, dans ce palais que F.
Duvalier ne quitterait que dans un corbillard. Pasquet maintenait son tir
dirige contre l’édifice datant de l’occupation américaine. Il téléphona à
nouveau. Le major Raymond répondit avec calme, mais préparant déjà un plan d’évacuation
de la famille présidentielle.
Aux Casernes, Pasquet rongeait son
frein. Arthur Payne avait fait le voyage quelques mois auparavant et avait
approche des gens a lui recommandes par Pasquet. Ce dernier attendait la mise en branle de la seconde partie du pronunciamiento,
c’est-à-dire la partition que devait jouer le groupe acquis à sa cause en Haïti.
Comme les choses trainaient, Pasquet appela le Pénitencier National. Le major
Constant n’en revenait pas.
-Sonson, sa waf fe la ?
-Ti Cons, se ti Pas. Lage Raymond
Chassagne pou mwen.
Constant se hâta de raccrocher.
Entre temps, les blancs du commando, au nombre de
cinq, avaient occupe les points stratégiques
les plus surs de ces locaux construits par le président Cincinnatus Leconte, a
la mémoire de son aïeul, l’empereur Jn J. Dessalines. Assis dans la cour se
regroupaient les soldats, certains en caleçons, la main sur la tète. La
garnison comptait déjà ses premières victimes, dont le sergent Beauvil abattu
par Pasquet presque a la salle de garde. Le sergent Beauvil avait pris de
revers le commando qui, depuis le Rex Théâtre, avait lance des obus contre les
forces loyales au général Léon Cantave, le 25 mai 1957. Wolf, Dennery entre
autres étaient tombes. Pasquet tenait donc sa revanche. Ses canonniers n’étaient
pas morts en vain. « j’avais mis en garde
Beauvil », dira longtemps plus tard, le caporal Villard Casseus,
dit Pe Ba
Assure qu’il tenait Duvalier, Pasquet
appela une quatrième fois. Cette fois-ci, ce fut le président qui décrocha. C’était
encore l’aube.
Le président parla avec un imperturbable sang froid à son
interlocuteur. Ce dernier lui demanda de se présenter avec un drapeau blanc en
main à la barrière des casernes attenante au palais. Il tenait, ajouta-t-il,
toutes les garnisons de Pt au Prince et même celles des villes avoisinantes. Le
délai ne serait pas trop long. Le président et sa famille auraient toutes les
garanties. Le président raccrocha.
Pasquet qui paraissait impatient téléphona
à nouveau. Le président lui parla une seconde fois, beaucoup plus longtemps,
nota le chef de la maison militaire. Hélas, ni Claude Raymond, ni le président,
et moins encore Alix Pasquet que cette conversation entre les deux
protagonistes tenait de ce qu’il y a d’ironique et de tragique dans la vie. L’avenir
n’est à personne, pas même à ces deux beaux pères de la fable frappes par la
tragedie grecque. Pt-au-P s’était alors réveillé
et l’on disait que les blancs s’étaient empares des Casernes Dessalines ou tonnaient les canons
et les mitrailleuses de Philippe Dominique, marie a la belle sœur de Pasquet. C’était
chose étrange, l’été des alliances perdues.
Pendant ce temps, Alix Pasquet qui
avait le sens du commandemant s’était installe derriere ses bureaux et passait
des instructions de son Quartier general provisoire.
Le caporal Lave était promu au rang de
lieutenant. Pasquet lui passait des ordres que, tout tremblotant, exécutait le
pauvre caporal. Les recrues retranchées au sous sol des casernes allaient
recevoir l’ordre de se disperser par-dessus les barrières. Se son cote,
Perpignan attendait. Lui aussi dépendait de l’entreprenant Pasquet.
A quel moment, le vent commença-t-il à
tourner contre Paquet ? On ne sait.
Mais, audacieux, et voulant aller aux
renseignements, le militant du Souverain, Alex Dominique, se rendit au
palais. Il rencontra a l’allée centrale
menant a la salle de garde, le chef de la maison militaire C. Raymond et H. Namphy a bord d’un véhicule
laissant le palais. M. Dominique se rendit jusqu’aux appartements présidentiels
et remit a Duvalier un casque marque d’une étoile que l’histoire a immortalisée.
Nous sommes le 29 juillet 1957, 42 plus tard après le débarquement des américains
à Bizoton, banlieue de Pt-au-Prince. Duvalier n’avait alors que 8 ans. Et Paul E. Magloire aussi.
Le commando lança une troisième bordée.
Au montant de sa mitrailleuse, Philippe Dominique ne lésinait pas. C’est d’ailleurs
le propre des études d’état major.
C’était sérieux, estimait Claude
Raymond. Il prit sur lui d’avertir l’ambassade de la Colombie d’aménager un
appartement pour la famille présidentielle au cas où il faudrait l’évacuer du
palais.
( A suivre )
( A suivre )
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