globeadventureshorizons


Tuesday, July 2, 2013

GEORGE VAN ORDEN

L'APRES MIDI D'UN CAPITAINE
L
e capitaine George Van Orden semblait avoir toujours été  l'officier de prédilection  de l'amiral William Banks Caperton. Une fois, comme les hostilités se poursuivaient dans le Nord, dans les premiers mois de l'année 1915, et que  l'amiral accouru en toute hâte  de Vera Cruz, Mexique, avait mis le cap sur Haïti, Van Orden ne savait pas que son nom allait être associé au destin de cette république combien turbulente aux dires des hommes d'affaires américains.

Il était environ 5H. P.M. quand le capitaine Van Orden fit descendre ses hommes a Bizoton, cette banlieue de Pt-au-Prince, la où 114 ans plus tôt le général Brunet jeta l'ancre  à la tète d'une frégate du corps expéditionnaire français, aux ordres de l'amiral Villaret de Joyeuse. Le port de Bizoton était d'un excellent mouillage. Ce soir-là, les fusillers marins et les Blue Jackets avancèrent, guidés par des éclaireurs  haïtiens, divisés en deux colonnes le long de ce qui est devenu la route de Carrefour. Quelques coups de feu partirent de certaines persiennes, mais c'étaient des coups tirés pour l'honneur national, dira-t-on plus tard peut être. " Not à big concern" nota plus tard le capitaine qui désarmait les soldats et officiers haïtiens médusés par le débarquement des blancs. Aux environs de 7 H. P. M., Van Ordon avait atteint la place du Marché Vallieres où il fit bivouaquer ses hommes. Sacré capitaine!

A bord du  vaisseau amiral, Washington,  Caperon n'avait fait qu'obéir aux ordres venus de la Navy.  La région caraïbe était déjà assez tourmentée. Le Mexique et son golfe où s'échelonnent les iles  de l'archipel n'étaient pas des plus tranquilles. L'Amérique et sa Méditerranée se fronçaient les sourcils depuis que un des théoriciens de la Navy considérait comme une sorte de Carthage ces poussières d'iles qui s'agitaient  aux portes de Rome, donc dans la méditerranée américaine, selon l'expression si imagée du capitaine Mahan. Haïti en particulier était une véritable épine dans le talon yankee. Donc, le soir où le pauvre Van Orden debarqua ses troupes, Caperon qui l’avait instruit d'une telle mission écrira dans son journal intime: I feel sorry for the Haitian people, faisant ainsi echo au président  Woodrow Wilson lui même. " Les banquiers me harcellent tellement" confiera-t-il a sa fiancée. Le president Wilson était veuf depuis des années.

Van Orden, lui-même, va se faire un nom dans les affaires haïtiennes. On le verra posant au Cap Haïtien en compagnie de l'amiral Caperton, vieilli avant l'âge comme ces  loups de mer  qui peuplent les romans de Jack London. La photo montre aussi  le capois  Surin Villard, et d'autres officiers, apparemment  en tenue de gala. A l'arrière plan, Van Orden et des membres du personnel indigène. Il n’y a pas cet air de conquérant qui frappe d'ordinaire chez l'occupant. Toutefois, un air d'incertitude flotte même chez le vainqueur.  L'amiral Caperton et ses hommes dégagent  une atmosphère de banalité incompatible hélas avec l'esprit de la "Pax America" qu'ils ont imposé à un prix jusqu’ici non défini au pays  de la magie vodou.

Van Orden, le capitiane d'un après midi de 1915, fera carriere. Il a déjà fait le Nicaragua, a reçu des décorations. Mais, c'est un officier discret qui fera egalement la 2 eme guerre mondiale, sans tambour ni trompette. Aujourd'hui, on s'arrache sa tunique et ses épaulettes repérées par un curieux de Facebook.







George Van Orden, le capitaine du corps
Des marines, qui débarqua ses troupes en
Juillet 1915, a Bizoton, banlieue de Pt au Prince,
dans l'après midi, sur les 5 h PM.

No comments: