FEMMES, MYSTICISME VODOU ET EPOPEE
L
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e jeune peintre Elie Lescot a développé au fil du temps avec l’imaginaire une relation qui tient d’un
romantisme un peu parnassien, bien sur, mais qui embrasse en même temps un ensemble encore en plein essor de ces
images nées d’une vision inattendue du monde. Mr Lescot est ne avec la peinture
e, mais est tout aussi vrai, savoir que l’art l’attendait quelque part. Maniant
la palette a peine sorti de l’enfance, Mr.
Lescot peintre des femmes au cou de cygne passerait bien sur pour un peintre
bon enfant qui idéalise la forme physique d’un sexe a la fois faible et fort. Mais, en pleine maturité, le peintre est en
train de nous prouver qu’il sait aussi, loin des jupes, s’exposer au vent du
large.
D’abord, d’un point de vue parental, Lescot n’a jamais
pardonne a son grand-père, le président Elie Leocardi Lescot, d’avoir intronise
le dechoukaj vodou d 1942, lors d la fameuse campagne des rejetés. A l’époque, la colonisation, menée
sournoisement, sous couvert de modernité et d’œuvre civilisatrice, s’attaquait profondément
à l’âme haïtienne. Les conséquences seront des plus désastreuses. Mais, par un de ces grands retours de l’histoire,
voici que le petit fils de notre ambigu de président, envisage de revaloriser
la religion nationale par la magie de l’art.
On a dit que tout commençait en religion et finissait en politique. Mr. Lescot croit éperdument que dans son panthéon
pictural, le vodou n’est pas uniquement un legacy luciférien, cet ange porteur
de lumière. Un rocher jeté dans les mers
caraïbes, et expose a toutes sortes d’impérialismes, Haïti se refugie dans le vodou, sort de pain
quotidien que les évangélistes n’ont de cesse d’attaquer.
Vision Epique
P
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hilome Obin, André Pierre avaient déjà donne des lettres
de noblesse au vodou. Mr. Lescot lui promène sur le vodou cette sorte de grâce juvénile,
avec ses tètes de femme qui rappellent les maitresses d’eau haïtiennes et les sirènes
du panthéon maritime grec. Poséidon doit
lui en vouloir, mais Lescot humanise ces déesses marines avec une palette qui
rappelle par endroits Laurenceau et en d’autres
ces yeux qui parlent de Jean Claude legagneur, peintre du regard…
Il faut voir Mr.
Lescot, chez lui, a son atelier pour tout dire. Hyperactif, ce peintre est d’une
politesse non étudiée, avec une culture qui surprend et amuse à la fois.
Ouvert, d’une générosité de cœur et d’esprit, Mr. Lescot est d’une créativité insondable.
Sans doute, sa jeunesse y est pour quelque chose. Sorte de génie tourmente, il gagnerait a se mettre a l’école des grands
classiques européens tels que Nicolas Poussin et Delacroix..La preuve en est
que l’histoire le tente. Mais, comme ces
peintres de la mythologie, Lescot reste surtout le peintre des femmes au long
cou, des tètes d’homme, des vieillards auquel il faut une pipe et tout aussi
bien le peintre de l’épopée.
La Nuit Du Feu
A
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ce compte, son
tableau La Liberté est une synthèse de
ses sources d’inspiration.
Mr. est en train
de vivre son propre 1804. Une fois, son tableau Catherine Flon, sorte de
symphonie inachevée, avait retenu notre attention. Pourtant, c’est la tourmente qui se dégage de
son maitre d’œuvre picturale : la liberté qui traduit dans l’ivresse de la
délivrance, cette fragilité et cette obsession à la limite pathologique qui est
l’héritage national haïtien.
LIBERTE De Elie Lescot |
Souhaitons au jeune Lescot de ne point connaitre le sort
des créateurs. Quand le génie engendre,
c’est au prix d’une fièvre non toujours salutaire pour l’esprit. Lescot contemple certes ses marines, ses
tetes de femme, ses nuits vaudou, le tout
jeté dans un bleu un peu cosmique qui repose l’esprit et les sens. La Liberté, en tant que fresque picturale
historique, en dit assez sur les perturbations et les délires qu’engendre l’histoire
haïtienne, une histoire trop grande pour nos paysans, ces passagers qui, a la fin
de leur escale caraïbe, s’en retourneront en Guinée. Le vodou chez Lescot se veut patience et
paix, comme si la meilleure façon de vaincre l’Occident, c’est de lui opposer
les armes que, cartésien, il ne maitrise pas.
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