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Tuesday, June 23, 2015

Le Four à Bois

Les terres de France ont encore quelque chose qui touche.

C’est ce qu’on pourrait dire de Taverny dans le Val d'Oise où se trouve la boulangerie Le Four à Bois.

Franck et moi nous sommes allés voir un matin cette boulangerie autant pour acheter  du pain que pour voir un de ces derniers fours, dont il n'en reste qu'à peine 3 % dans toute la France.

Non loin court une belle route d’asphalte où selon Franck, mon gendre, passèrent les légions de César entamant la conquête de la Gaule.


Je suis resté un moment ; l’air songeur, à réfléchir aux chevauchées du conquérant romain foulant le sol encore gras de cette région du Val d'Oise, mais, c’est surtout l’étonnante boulangerie dans son décor rustique et plutôt très vieille France qui a retenu mon attention.

Un couple jeune dirige les lieux avec enthousiasme: Jean-Christian et Carole.
Carole est très communicative, « j’ai hérite cette boulangerie de mes beaux parents, et mon mari et moi avons gardé la tradition qui consiste à faire le tout au feu de bois », précise Carole. J’ai alors pensé au feu qu’on mettait dans la cheminée, un bon feu dans les mois d’hiver ; il n’en faut pas plus pour fouetter l’imagination.

Les propriétaires relativement jeunes continuent de faire le pain comme autrefois ; « la cuisson, affirme Carole, est instantanée ». Jean Christian est alors arrivé, souriant et quelque chose a la main, une sorte d’outil, puis nous a montré l’intérieur du four où le feu flambe et grésille.

A l’intérieur, quelques employés doivent préparer la pâte, tandis que les clients à la file indienne attendent. Baguette au fromage et plusieurs variétés d’un pain qui se veut unique dans le Val d'Oise ; une bonne partie de l’outillage du passé dégage ici un air de musée, comme si le temps ne voulait pas mourir.

Carole et Jean-Christian ont les yeux rieurs lorsqu’ils prennent le temps de parler de ces fours à bois qui sont tout aussi bien la mémoire du ventre que celle de ces générations qui bientôt s’éteindront. A  20 minutes  de Paris,dans ce Taverny,  qui veut rester un peu vieille France, les gens prennent le temps de vivre, le long de  ces terres en jachère et de ces promenades sur lesquelles ont défilé les légions de César. Ils prennent aussi le temps d’avoir l’eau à la bouche en allant au Four à bois, là où Jean Christian, Carole Horel et le personnel  font revivre une certaine histoire a leur manière.

Décidément, César doit regretter d’être venu un peu trop tôt en Gaule. Ses légions auraient eu une toute autre histoire du blé.

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