globeadventureshorizons


Thursday, May 8, 2014

MATTHEW, THE POLYGLOT


M
atthew Youlden speaks nine languages fluently and understands more than a dozen more. He’s what is known as a polyglot, a member of the multilingual elite who speaks six or more languages fluently. He’s also a sociolinguist who studies the revitalization of minority languages. But to see him in action on a daily basis – deftly and comfortably talking to native-speakers in their own languages – suggests that he’s more than a polyglot. Matthew, who is originally from Manchester, England, is a language chameleon: Germans think he’s German, Spaniards think he’s Spanish, Brazilians think he’s Portuguese (he proudly speaks the good-old European variety).

By his own account, Matthew has mastered a staggering number of languages by utilizing abilities that we all possess: persistence, enthusiasm and open-mindedness. If your classic polyglot is an über-nerd who studies languages full-time, then Matthew is something different. His version of multilingualism doesn’t isolate him in an ivory tower; it connects him to people all over the world. According to Matthew, the more languages you speak, the more points of view you have:

“I think each language has a certain way of seeing the world. If you speak one language then you have a different way of analyzing and interpreting the world than the speaker of another language does. Even if they’re really closely-related languages such as Spanish and Portuguese, which are to a certain extent mutually intelligible, they are at the same time two different worlds – two different mindsets.
“Therefore, having learned other languages and been surrounded by other languages, I couldn’t possibly choose only one language because it would mean really renouncing the possibility to be able to see the world in a different way. Not in one way, but in many different ways. So the monolingual lifestyle, for me, is the saddest, the loneliest, the most boring way of seeing the world. There are so many advantages of learning a language; I really can’t think of any reason not to.”
Watch the video above/below to see him flex his skills in Irish, French, Spanish, Catalan, Portuguese, Italian, Hebrew and German.


FROM BABBEL




LES GENERAUX M'ONT DIT....PAUL MAGLOIRE A VOIX BASSE

                             Paul E. Magloire se penche sur son passé
    

Jacquet, Pétion Ville, Janvier 1988

N
ous étions seuls dans un salon sobrement meublé. Le jour venait à peine de tomber.
 Que veux-tu savoir, m'a demande le colonel, un titre sympathique que les Américains avaient traduit affectueusement par The Black Colonel. Vers 1953, le colonel était l'enfant gâté de l'administration Eisenhower.

-La chute d'Estime, ai-je répondu à peu prés.
 Le général parla abondamment de ces événements. A l'entendre, il n'a pas trahi, il n'a pas fait de coup d'état. Il dira  cependant à l'ambassadeur Carlet Auguste : Estiméest un ingrat avant de l'autoriser à visiter l'ancien président assigné à résidence  à l'Avenue N. Propos pour le moins forts...

De son règne, il ne dira pas grand-chose. Il n'en était pas non plus question. Mais, l'air soudainement méditatif, l'ancien président avouera: J'ai commis de grandes erreurs, je n'aurais pas du penser à la réélection. Il ne dira pas avoir laisse tomber  Clément Jumelle, ce grand argentier si aimé de l'intelligentsia haïtienne, venu de l'aristocratie terrienne du Bas Artibonite.

J'ai encore à la mémoire ses réflexions sur Jumelle, cette étoile montante qui n'a pas mis longtemps à être une étoile filante.  «  J'ai fait Jumelle tout d'une pièce, une façon d'affirmer qu'il a fait de Jumelle ce qu'il a été. Duvalier, lui, voyait  en Jumelle le fier rejeton de Paulin, cet officier qui défia Christophe, le roi du Nord.
Tiens! Le colonel  a rencontré François Duvalier, ce médecin nationaliste des années 50. C'est le colonel Lambert qui l'amena au palais, précisa t-il. " Duvalier ne m'a jamais regardé dans les yeux, se contentant de me répéter de sa voix nasillarde: Avec moi, vous aurez toutes les garanties, M. Le Président.

Il me confia qu'il envisageait d'écrire ses mémoires. C'est un homme simple, l'air plutôt patriarcal. Rien à voir avec ce flambant officier des années 50 qui enlevait le sommeil aux mulâtresses.  De ces dernières, je ne dirai pas qu'elles ont meuble le lit du général. " On te l'a dit, me demanda le général". Je ne l'ai jamais su, ai-je répondu; or, ces histoires couraient les rues, en ces années folles et d'apothéose. Nous sommes en 1950. 

La conversation se poursuivit: La petite junte n'a pas voulu de Jumelle. Il avait rencontre cette junte privée dans un restaurant de Pétion Ville. Quelque temps apres, les officiers allèrent voir l’homme encore fort du palais pour lui qu'ils ne voulaient pas d'un tel choix. C'est alors que le vin du pouvoir  monta une fois de plus à la tète de Magloire. " Jumelle, déclara t-il à son retour d'un périple a l'étranger, est un mangeur de mulâtres, ce que je ne crois pas”. Clément jumelle était perdu.

Mais, Magloire s'était mis,  lui aussi, la corde au cou.  "Roy Tasco Davis, l'ambassadeur américain, acheminait des rapports très peu sympathiques sur  mon gouvernement, mais nous avons diné dans le Maryland, et le diplomate s'est rendu compte qu'il se trompait".  Un monde de dupes, finalement! Le pays exportait du riż, a toujours soutenu Magloire

Le général dit avoir des réserves, " Les gens ont envahi mes propriétés dans le Nord. Mais, je ne peux pas faire un procès à l'état haïtien. J'étais président de ce pays”. Noblesse oblige, Paul E. Magloire est le fils d'un général du même nom, żélé partisan de Tonton Nord., et bien sûr anti firministe