IL A VECU POUR SON TAMBOUR
Azor ne croyait pas si bien dire.
Venu au monde dans ce qui reste de lakou
en Haïti, Azora dont on se souviendra de la voix qu’il avait prenante et riche,
reste l’un des plus grands succès du folklore haïtien. Faut–il rappeler au
prime abord que cette voix manquera non seulement à Haïti et a sa diaspora,
mais également a des pays aussi lointains que le Japon, le Canada, pour nommer
quelques uns de ces lieux ou la voix et son tambour l’ont conduit.
Il disait ne
parler aucune langue autre que celle de son tambour. C’est bien cependant ce
langage universel qui aura véhicule son message embrassant les colères et
les espérances du people haïtien au nom de qui et pour qui il a tellement
chante.
En fait, Azor
nous a appris ce que nous savions déjà, que le tambour a sa magie et son mystère.
Un intellectuel africain pense que le tambour sert à appeler l’énergie
universelle qui n’est autre que Dieu. Il est intéressant de noter que, comme
tous les autres“tambouye” Azor resta toute sa vie en contact avec son tambour
qui le liait a ses divinités à lui.
Les Haïtiens, quels qu’ils soient, ont
cet avantage de répondre aux sons et aux rythmes. Azor combinait les deux dans une
inédite harmonie. Depuis peut être Ti Roro, c’est la première fois qu’un
tambour haïtien s’est impose a un monde aussi médiatisé. La musique “rasins” ne
saurait trouver un meilleur ambassadeur.
Azor décédé après un malaise a Seau
d’eau, a été rendre hommage a sa manière a une divinité catholico-paienne. Il
ne pouvait choisir un cadre plus approprie pour dire adieu aux fêtes de la vie.
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