Avant d’etre cette mosaique d’etats lies
par le fanatisme et l’or noir, la peninsula arabe est d’abord une sorte de
monastere ou le calendrier n’a rien a voir avec notre gestion plutot laique
du temps. Plus qu’une culture, le monde arabe se caracterise par une
soumission a la volonte de ses dieux nes comme la plupart d’entre eux dans
des regions ou l’irrationel et l’imaginaire tiennent une place a part. C’est
dans le desert arabe caracterise par l’immensite des sables ou naissent et
meurent les mirages que Mahomet a eu sa revelation, laquelle, du Yemen a la
Peninsule Iberique, communique aussi bien le frisson de l’aventure que celui
de la conquete. Cette conquete est donc inseparable de la volonte supreme
d’Allah qui l’a inspiree et l’inspire encore. Au moment ou le printemps
arabe, selon la belle formule de Benoit Meshin,se reveille une fois de plus
sur cette meme terre qui inspira a Lawrence les sept piliers de la sagesse,
il est difficile de faire le depart entre les aspirations democratiques qui
ont vu naitre et mourir une Jeanne d’Arc en Iran et les pulsions de
l’integrisme arabe qui,dans cette peninsula, s’alimente a la source de la
foi, celle –ci fut-elle meurtriere et destructrice comme on la connait en
Amerique et dans le reste du monde occidental .
Ce printemps arabe est bien le printemps
de la foi, signe vivant de cette crise de l’Islam sise a mi-chemin entre des
aspirations nebuleuses au changement et sa vocation guerriere qui, tout au
long de l’histoire, a donne a la chevauchee arabe les couleurs que l’on sait.
Cette crise porte a la fois le sceau de la vie et celui de la mort,
entremelant religion et politique dans ce curieux dosagedu fondamentalisme
qui couta la vie a Sadate en 1981. Dans le monde arabe, la politique est bien
voisine de la foi donc du fanatisme, meme a l’heure ou cette peninsule tente
de sortir de son propre moyen age.
Mais, si bien loin, sur les bords de
cette Mediterranee consideree comme une region d’epanouissement des
civilisations Greco-romaines , l’on continue a se battre, a danser et a tuer
au nom de Dieu, en Haiti c’est le contraire qui prevaut. La danse du nouveau
president haitien, controverse mais repondant a cet elan vital qui rend si
speciale la misere et la pauvrete haitienne, n’a rien a voir avec les guerres
saintes de l’histoire d’Haiti, datant des annees anterieures a
l’independence. Le fait que Haiti continue a chanter et a danser meme au plus
sombre de l’histoire trahit une vitalite qui annonce le triomphe et les
celebrations de la vie, pour parler comme Rene Dubos. La politique meme la
plus cynique reste impuissante devant ces forces instinctives du jaillissment
de la vie . Cette joie de vivre essentiellement apolitique a son poids dans
les lendemains qui se preparent pour Haiti meme quand les pontes du Clerge Breton
disaient le contraire,pres de 50 ans auparavant. En fait, contrairement aux
recettes pour la croissance et les arguties tournant autour du PNB, la joie
de vivre, en creant l’illusion du bien-etre, a montre qu’il y a une maniere
d’etre heureux . A croire qu’il existe egalement les dieux de la danse et de
la transe.
Alors, entre les pays du minaret ou, a
la tombee du jour, on appelle a la priere, replique musulmane de l’Angelus de
Millet, et ceux ou chaque crepuscule est une invitation aux fetes des sens et
de la vie, il y a de la place pour un dieu qui n’est pas celui de la mort et
du fanatisme. Parce qu’ils ont leurs moeurs adoucies par la magie de l’art,
les peoples qui dansent dansent beaucoup plus au nom de ce qui nait qu'au nom
de ce qui tue. L’espoir du peuple haitien reside donc dans son sens
irremediable du rythme et son culte de la joie. Une ferveur paienne est-on
tente de dire, mais Dieu se sent et ne s’impose pas. C’est ce qui fait de la
culture negre non pas une culture superieure, mais simplement une culture
differente, qui continue de faire encore la difference.
Quant au Bresil, un sous continent
marque du sceau de la demesure, et en meme temps terre de la samba,il fait
déjà partie de ces pays du BRIC, le prochain defi americain. Mais, parce sortis
malgre eux et sans le savoir du schema froid des organisations
internationales, les bresiliens preparent plus qu’une revolution raciale. En
creant ce monstre de la diversite epidermique dans ce sous continent,, ou le
rythme a sa grace et la beaute son rythme , une symbiose jusqu'ici inedite, e
Portugal colonialiste a libere des forces inattendues qui colorent et
orientent l’histoire. Nul doute que l’art et la vie prendront le dessus meme
quand les inegalites banalisent la mort et le quotidien. Il y a trop
d’effervescence vitale au Bresil pour que le fanatisme soit un corollaire de
l’injustice. Le chant et la danse sont devenus avec le temps notre meileur
bouclier dans un monde devenu incertain et imprevisible .
Signes que l’histoire peut encore
s’ecrire differemment.
Frantz
Bataille,
North
Miami Beach,
Avril 2011
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FB. A window on our world, GAH glances at the history in its continuum. It's exciting to follow the Peulh girl going to the nearby river as well as a traveler sipping a Colombian coffee at a Manhattan Starbucks where life is as beautiful as ever... it's not just a matter of seeing, it's rather the way you look at our world. Wow!. Because it is the same planet, the same people and finally all the same humanity. frantz bataille, MD
globeadventureshorizons
Friday, September 14, 2012
LA QUESTION HAITIENNE - Du sable, de la danse et de l'histoire
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